Une collision mineure entre deux voitures précipite une série de rencontres et confrontations entre divers habitant de Los Angeles et leurs préjugés.
L’approche de Haggis (également auteur du scénario) est similaire à Grand Canyon, le film de 1991 de Lawrence Kasdan, où une pléiade de vedettes connues et moins connues habitait des intrigues entrecroisées. Ces intrigues entrecroisées servent le message prédominant de Haggis : nous avons tous nos préjugés, qu’on le réalise ou pas. Personne n’est à l’abri. Et aucune solution n’est simple pour y remédier.
La distribution comprend l’impeccable Don Cheadle, Sandra Bullock, la nouvelle coqueluche Terrence Howard (sensation de Sundance), Matt Dillon, Thandie Newton, Ryan Phillippe, le rapper Ludacris, Brendan Fraser et plus encore. Pas un seul personnage n’est laissé pour compte, malgré leur grand nombre, ce qui en dit autant de l’écriture de Haggis que du talent des acteurs. Peu importe la durée de leur présence à l’écran, aucun des personnages n’est unidimensionnel. Ils ont tous plusieurs facettes, des points de vue valides, des vies au-delà de leur motif dans l’intrigue. Ceux qui semblent le moins intéresser Haggis sont les Blancs, incarnés par Bullock et Fraser. Ce sont les seuls qui frôlent un peu la caricature sans tout à fait y tomber.
Plusieurs de ces personnages ont des discours qui nous restent en tête une fois le film terminé. Les dialogues, à l’image du reste, sont souvent brillants, jamais simplistes et cherchent à exposer les diverses facettes des conflits interculturels. La seule facilité dans laquelle verse Haggis est en fin de parcours, alors qu’il préfère une fin artificiellement heureuse plutôt que la même ambiguïté dans laquelle baigne le reste de son excellent film.
Les amateurs de bons drames, de drames qui ont des choses à dire et des leçons à nous apprendre ne voudront absolument pas manquer Crash, possiblement un dernier soubresaut de film à contenu avant la lancée du pur divertissement d’été. Et ne vous en faites pas, Crash a beau avoir du contenu il n’est jamais moins que fascinant, rempli d’émotions et tout à fait divertissant aussi.
par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise