Batman : le commencement Affiche de film

Batman : le commencement

Batman Begins

  • Date de sortie: mercredi 15 juin 2005
  • Genre: Action, aventure

  • Réalisateur: Christopher Nolan
  • Producteur: Larry Franco, Charles Roven, Emma Thomas
  • Scénario: David S. Goyer, Christopher Nolan
  • Studio: Warner Bros. Pictures
  • Durée: 2h 19m
  • Site officiel: batmanbegins.warnerbros.com/
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Critique

En 1986, l’auteur Frank Miller (Sin City) redéfinissait les origines de Batman avec sa série Batman : Year One. On y trouvait une version plus sombre de la transformation de Bruce Wayne en un justicier masqué et torturé. Presque 20 ans plus tard, le studio Warner Bros. se rend compte, avec une clarté d’esprit peu commune pour un studio, que l’idée de Miller est la seule façon de relancer la franchise de Batman après les désastreuses suites au film de Tim Burton. Comme un cœur qui a cessé de battre revit grâce à un choc électrique, Batman revit enfin et, possiblement, plus fort que jamais.

Marqué à vie par la mort violente de ses parents, Bruce Wayne cherche sa destinée à travers le monde, se moulant aux criminels pour mieux les combattre. Une rencontre avec le mystérieux Ducard l’amène sur une autre piste, celle de combattre le Mal en retournant contre lui sa propre force : la peur. Peu après, Wayne revient à Gotham, une ville en perdition qui a bien besoin d’un sauveur.

Aucune hésitation à le dire : Batman : Le Commencement est de loin le meilleur film de Batman jamais produit. La version du réalisateur Christopher Nolan (Memento), du scénariste David Goyer et de l’acteur Christian Bale fait le choix judicieux de s’ancrer dans la réalité, dans le possible et, outre certaines allures de Blade Runner, le Gotham dans lequel évolue le héros pourrait exister. Ce « réalisme fictif » nous permet de voir Wayne/Batman comme un personnage de chair et d’os et non un archétype. Plus encore que Spider-Man, ce nouveau Batman évolue dans les mêmes lois de la physique que vous et moi. D'ailleurs, l'influence de Spider-Man se fait sentir dans bon nombre d'aspects du film, comme sa volonté de faire peur ici et là (comme les hallucinations du Goblin dans le film de Sam Raimi).

C’est donc du Batman pur à 100%, sans ironie, sans parodie, sans néon que nous offre Nolan. Le film est un vrai de vrai drame, empreint de gravité et d’importance, de principes, d’une certaine profondeur et par-dessus tout, de vision. Fini les clowneries burlesques des films de Burton. Fini les fantasmes homo érotiques de Joel Schumacher. Voici le Batman de Frank Miller, de Chris Nolan et de David Goyer, un Batman qui cherche à semer la plus grande trouille possible aux criminels, tout en tentant d’apprivoiser les siennes.

La distribution est impeccable et impressionnante. Outre le fantastique Bale, Katie Holmes se tire très bien d’affaires, Gary Oldman s’amuse comme un petit fou dans le rôle du futur commissaire Gordon, Cillian Murphy donne la chair de poule et Michael Caine incarne un Alfred quasi parfait.

À deux heures vingt de durée, le film passe incroyablement vite, malgré le fait que Batman ne fasse son apparition qu’après une bonne heure. C’est ce genre de film : l’intrigue et les personnages tiennent en haleine, que le héros costumé soit présent ou pas. Il n’y a pas de dialogue cucul, de fausse sentimentalité et le film regorge de petites trouvailles (comme le signal lumineux et la finale géniale à en donner des frissons). S’il y a une plainte à formuler, c’est que les scènes de combats sont filmées un peu trop serré et montées un peu trop rapidement. Des peccadilles, je vous assure.

L’été vient enfin de commencer! Bravo Warner. Espérons que les leçons du passé ne seront pas oubliées cette fois et que les prochains films (le film porte bien le titre Le Commencement après tout) seront produits avec autant de finesse, d’attention, de respect et de talent.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

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