Jack Wyatt est un acteur sur le déclin, une ex star internationale dont la seule chance de rédemption tient en une nouvelle version de la série Ma sorcière bien aimée/Bewitched qui sera retravaillée pour le mettre en valeur, plutôt que la sorcière du titre. Pour être certain de ne pas se retrouver dans l’ombre de sa co-vedette, Wyatt retient les services d’une inconnue pour incarner la sorcière Samantha, sans se douter que la jeune femme qu’il a engagée est en fait une vraie sorcière.
Quand une comédie moderne basée sur une série des années 60 pas très drôle ne fait pas rire, est-ce conceptuel ou signe d’un film complètement raté? Penchons plutôt du côté de raté. La responsable de cette débâcle est Nora Ephron, scénariste de When Harry met Sally et Vous avez un message. Elle co-écrit le film avec sa sœur Delia et réalise cet ennui mortel que même le charme considérable de Kidman et les folies de Ferrell n’arrivent pas à raviver.
L’idée de base de ne pas reprendre de façon identique la série était bonne mais au lieu de vraiment plonger dans la direction du renouveau, Ephron a fait un film qui part dans tous les sens sans jamais emprunter de voie qui fonctionne vraiment. Une minute on parodie Hollywood, une minute on tombe dans la sorcellerie, la suivante on fait dans la comédie romantique facile. Et tout au long, on s’emmerde.
Kidman démontre un charme indéniable mais semble avoir beaucoup de difficulté à faire dans la légèreté dernièrement (voir l’autre désastre, Les Femmes de Stepford). Ferrell quant à lui s’approche dangereusement de la limite de ses aptitudes, même s’il demeure un comédien drôle et sympathique. La chimie entre les deux s’avère tiède, au plus.
Le film ne génère absolument rien chez le spectateur, même pas l’amusement le plus primaire. La poignée de rires provient de Ferrell et de ses cabotinages habituels et auraient pu se trouver dans n’importe quel autre film. Le scénario dégénère totalement en dernière partie, pour se terminer dans le chaos le plus total. Majoritairement, on traverse Ma sorcière bien aimée/Bewitched la bouche grand fermée, sauf pour les quelques bâillements.
par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise