Petit poulet Affiche de film

Petit poulet

Chicken Little

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Critique

On aura tout vu : Disney se prend pour Dreamworks. Disney, le studio pionnier de l’animation, en est réduit à copier les autres pour ses propres films maintenant que Pixar est parti de son côté. C’est triste. Remarquez, ça ne fait pas de Petit Poulet un mauvais film, mais c’est un film d’animation moyen, rien de plus, et en grand manque d’inspiration.

Petit Poulet n’a pas la vie facile. Non seulement personne le respecte à l’école mais depuis qu’il a sonné l’alarme pour rien, il est devenu le… euh… dindon de la farce de la ville entière d’Oakley Oaks. Donc, lorsqu’un morceau particulièrement suspect de ciel tombe sur la tête de Petit Poulet, il ne peut que se fier à lui-même et ses amis pour découvrir ce qui se passe.

Simplement résumé, Petit Poulet rêve d’être Shrek. De l’ouverture, irrévérencieuse envers les contes traditionnels, en passant par la quantité effarante de chansons pop et rock, Disney « s’inspire » ici librement de la recette Dreamworks pour essayer de créer un phénomène moderne de l’animation, sans vraiment y réussir. L’humour n’est pas assez grinçant, la folie beaucoup trop retenue et surtout, le scénario sent le déjà vu à plein nez.

Côté musical, là encore ça empeste le rétro clinquant, outre une jolie reprise de Jimmy Webb par John Ondrasik (aussi connu sous le nom de Five for Fighting) et une chanson de Barenaked Ladies. Un exemple : au lieu de l’hilarante I Like to Move It! de Shaggy lors du générique de fin de Madagascar, on a droit à Don’t Go Breaking My Heart d’Elton John reprise par la distribution lors du générique de Petit Poulet. Ça vous donne une idée du rapport de force créatif Dreamworks vs. Disney à ce stade.

Petit Poulet renferme certains passages amusants mais là encore, ils font plus sourire que rire. Le personnage du petit poisson et celui du bébé extraterrestre sont on ne peut plus mignons, tout comme le personnage principal d’ailleurs, bien joué dans la version originale par Zack Braff (Garden State, Scrubs). L’univers animalier dans lequel ils évoluent offre également quelques opportunités pour le rire mais qui ne sont pas exploitées à fond. Rien n’est poussé assez loin dans le film. Il passe la barre du divertissement agréable mais à peine.

En voulant imiter la sauce Shrek, Disney n’a réussi qu’à copier la sauce diluée de Gang de requins, un effort mineur de Dreamworks. Espérons que maintenant que Pixar n’est plus là pour l’invention en animation, Disney retrouvera vite l’inspiration du passé pour ses prochains efforts.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

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