Un trio de jeunes filles (tiens le naturel revient au galop) en voyage à Prague se retrouve à l’auberge maudite d’où on enlève des jeunes proies destinées à l’assouvissement des plus bas instincts humains dans un club spécial. Parallèlement, deux hommes d’affaires américains font leur premier voyage à Prague après avoir acheté le droit de tuer des jeunes filles dans ce même club très select.
L’idée de départ de Roth (qui signe encore le scénario) d’examiner l’envers du décor du fonctionnement de cette entreprise sordide était bonne. Le problème, c’est que rien de ce qu’il nous expose ne se tient. Un exemple : si votre « bizness » consistait à organiser des meurtres sur une base régulière, laisseriez-vous des traces évidentes comme d’obliger tous vos clients à se faire tatouer votre logo??? Ou leur donneriez-vous des pagettes (encore avec ledit logo) comme celles que les restos branchés remettent aux clients qui attendent leur table? Trouvez-vous possible que toute une ville soit complice dans ce genre d’entreprise sordide?
Le scénario de Roth regorge d’idées qui ne se tiennent pas, tout comme il sombre malheureusement dans le pire voyeurisme simplement parce qu’en utilisant de jeunes filles comme proie, il tombe dans les clichés excessifs qu’il avait évités avec le film précédent. Insatisfaction donc au niveau des protagonistes, au niveau de la « psychologie » déficiente et finalement, insatisfaction au niveau de la violence, fortement déplaisante dans le premier film et tout simplement grotesque et ridicule dans celui-ci. Honnêtement, je n’ai à aucun moment ressenti l’inconfort du film original, tournant plutôt les yeux vers le ciel devant l’idiotie de certains moments complètement risibles (notamment la finale dont Roth se dit si fière et dont il a volé l’esprit général à son copain Tarantino et son Death Proof). Certaines séquences ressemblent plus à des parodies du film original qu’à une suite (notez les sons délibérément exagérés de la faux sur la peau de la pauvre vierge sacrifiée).
Les interprétations ont-elles aussi du mal à s’élever au-dessus du cliché, notamment pour les deux hommes d’affaires incarnés par Roger Bart et Richard Burgi. Le son de cloche est semblable du côté des filles : on y retrouve une vierge, une pute et une jeune fille « correcte » et forte. Du « personnages de film d’horreur moderne 101 » quoi. Ah tiens, donnons-lui un bon point : bel hommage à la grande dame du cinéma d’horreur italien qu’est Edwige Fenech (ne m’écrivez pas pour me dire qu’elle est Française, je le sais, mais c’est dans les films d’horreurs italiens qu’elle a marqué une génération ou deux d’amateurs).
Non vraiment, L’Auberge 2 est si mauvais que je me suis mis à douter des quelques qualités que j’avais bien pu trouver à Cabin Fever et au premier L’Auberge. Emmerdant au possible, sans aucune once de subtilité, stupide alors qu’il se croit intelligent, L’Auberge 2 représente tout ce qu’on peut détester dans l’horreur et donne raison à ceux qui n’y voient que de la pornographie avec de la violence à la place du sexe. Une autre suite décevante de l’été 2007.
par Nicolas Lacroix
vu en version française