3:10 pour Yuma Affiche de film

3:10 pour Yuma

3:10 to Yuma

  • Date de sortie: vendredi 7 septembre 2007
  • Genre: Action, aventure

  • Réalisateur: James Mangold
  • Producteur: Cathy Konrad
  • Scénario: Stuart Beattie, Michael Brandt, Derek Haas
  • Studio: Maple Pictures
  • Durée: 1h 57m
  • Site officiel: www.lionsgate.com/310toyuma/
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Critique

Comme la plupart des cinéphiles masculins, j’adore le Western. Ma première idole fut Clint Eastwood et son Homme sans nom. Je suis on ne peut plus heureux de voir que même s’il se fait rare, lorsqu’on lance un Western depuis 15 ans, il est de grande qualité. C’est un genre cinématographique qui permet de traiter de questions morales comme aucun autre. Nous sommes particulièrement chanceux car 3 :10 to Yuma, reprise d’un Western de 1957, et le meilleur Western depuis Impardonnable d’Eastwood.

Poussé par le désespoir, le fermier Dan Evans accepte de faire partie du convoi qui doit livrer le redoutable bandit Ben Wade au train de 3 :10 en direction de Yuma pour que Wade soit enfin jugé et emprisonné. Wade, tour à tour menaçant puis charmant, commence à livrer une guerre psychologique à Evans à mesure que leur nombre diminue.

Adapté d’une nouvelle d’Elmore Leonard (L.A. Confidential) , 3 :10 to Yuma est d’abord et avant tout un superbe duel d’acteurs opposant Christian Bale et Russell Crowe. Si Crowe a choisi Wade, le personnage le plus extroverti et charmeur, Bale se garde dans la peau d’Evans tout le côté émotif et profond du film. Il s’avère émouvant à plusieurs reprises et prouve encore une fois qu’il est un des meilleurs de sa génération. Quant au rôle de Ben Wade, il était fait sur mesure pour Crowe, lui-même adepte des transformations extrêmes charme /violence. Ils sont fort bien entourés du toujours étonnant Ben Foster (Six Feet Under), de Peter Fonda, Alan Tudyk , Gretchen Mol et du jeune Logan Lerman dans le rôle d’un des fils d’Evans.

On retrouve avec plaisir le réalisateur James Mangold en mode Copland plus qu’en mode Walk the Line. Il prend son temps, laisse la tension monter et se concentre autant sur les savoureux échanges verbaux que sur les échanges de coups de feu. Il délaisse cependant le côté spectaculaire des décors habituels de Western et les amateurs de paysages pittoresques seront un peu laissés pour compte.

L’intrigue de 3 :10 to Yuma n’a rien d’hyper original ni de très complexe. Elle renvoie directement au classique High Noon et même parfois à Impardonnable, notamment via le personnage de Peter Fonda. C’est dans les moments, dans les dialogues formidablement bien écrits et dans les interprétations que le film trouve toute sa puissance et ses qualités. On y aborde des thèmes comme l’honneur, la responsabilité versus le plaisir individuel, le respect, la paternité, la facilité opposée au dur labeur et plus encore. Sans oublier, bien sûr, cette interrogation morale inévitable lorsqu’il est question de tuer des hommes.

Il aura fallut attendre jusqu’en septembre pour le premier très grand film de 2007, mais l’attente aura valut la peine. Amateurs de Westerns ou simplement de bons drames et de bons jeux d’acteurs, ne manquez pas ce train.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

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