Hellboy (v.f.) (2004) Affiche de film

Hellboy (v.f.) (2004)

Hellboy (2004)

  • Date de sortie: vendredi 2 avril 2004
  • Genre: Action, aventure, thriller

  • Réalisateur: Guillermo del Toro
  • Producteur: Mike Richardson, Lloyd Levin, Lawrence Gordon
  • Durée: 2h 05m | Classification: G
  • Site officiel: www.hellsite.com
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Critique

À lire les entrevues accordées par le réalisateur Guillermo del Toro (Cronos, Blade 2), il y avait plusieurs années que le joyeux bonhomme voulait tourner une adaptation de la bande dessinée de Mike Mignola Hellboy. Del Toro, gros et grand bonhomme sympathique et talentueux, s'identifie parfaitement à ce héros semble-t-il, un paria qui s'évertue tout de même à sauver sans cesse la même société de laquelle il doit se cacher. N'ayant jamais lu un seul numéro de la bande dessinée, j'arrivais au film sans attente. Ce que j'ai trouvé est un heureux mélange de bande dessinée inventive et de monstres 'lovecraftiens', avec tout de même quelques clichés ici et là.

Le film s'ouvre en 1944 (souvenirs de X-Men) alors que les Nazis, ces toujours fiables méchants de service, prêtent main forte à un mystérieux personnage qui tente d'ouvrir une passerelle vers une autre dimension et ainsi libérer les sept dieux du chaos. Les bons, menés par le professeur Broom, interviennent juste à temps pour faire échouer le plan. Le mystérieux personnage disparaît dans l'autre dimension et la passerelle est refermée. Mais une créature a réussi à s'échapper de ce monde de monstres inimaginable: une créature à l'allure de démon que l'on surnomme Hellboy. Élevé par Broom dans un monde d'humains, Hellboy combat le mal en compagnie des autres membres du Bureau for Paranormal Research and Defense et, le reste du temps, demeure retranché du reste du monde. Ses seuls compagnons sont les chats qu'il adore et Liz, une jeune femme terrifiée par ses propres pouvoirs. Puis soudain, le mystérieux personnage refait surface 60 ans plus tard et remet son plan à exécution.

Hellboy tel que tourné par del Toro est un curieux mélange d'originalité et de déjà vu, d'invention et de convention. Pour chaque élément qui semble tiré d'un autre film ou d'un autre 'comic book', del Toro (sans aucun doute inspiré par Mignola) nous pousse quelque chose de jamais vu, une image inoubliable ou un moment insoupçonné. Sans arriver tout à fait à leur qualité, Hellboy reste dans la lignée de X-Men et Spider-man, des films de super-héros où le bonbon visuel est appuyé par des personnages tridimensionnels, souvent plus humains que … les humains.

Tel qu'incarné par l'incomparable Ron Perlman (le seul acteur à la hauteur de ce personnage), Hellboy est une créature de chair, d'os et de roc (ce fabuleux bras droit). Il en va de même pour ses acolytes Abe Sapien et Liz Sherman, qui auraient mérité encore plus de temps à l'écran. Del Toro nous offre également des images inoubliables avec le personnage de Kroenen, un assassin portant le masque à gaz comme un accessoire de mode. Sans oublier cet aperçu juste assez grandiose des sept dieux du chaos, créatures gigantesques dont H.P. Lovecraft serait fier.

Malheureusement, un film tiré d'un 'comic book' entraîne automatiquement quelques séquences obligatoires qui, à ce stade, nous paraissent plutôt emmerdantes. Comme tous les films d'action se croient obligés de nous balancer une poursuite automobile, chaque film de super-héros nous balance une séquence où le héros combat au moins une créature fantastique. Ces séquences reviennent trop et nous lassent maintenant plutôt que de nous épater. De plus, c'est le genre de film où malheureusement il ne faut pas trop fouiller la logique interne car plusieurs incidents s'écroulent sous la moindre analyse. Hellboy ne peut faire autrement qu'évoquer plusieurs œuvres qui sont venues avant, dont X-Men déjà mentionné, Men in Black, Les aventuriers de l'arche perdue et autres. Cela n'enlève pas ses qualités au film, ni la joie évidente que Perlman et del Toro ont insufflée au projet. Hellboy est une bonne adaptation qui divertit, épate souvent par sa qualité visuelle et amuse immanquablement par le jeu des acteurs.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

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