Bridget Jones : l'âge de raison Affiche de film

Bridget Jones : l'âge de raison

Bridget Jones: The Edge of Reason

  • Date de sortie: vendredi 12 novembre 2004
  • Genre: Comédie

  • Réalisateur: Beeban Kidron
  • Producteur: Tim Bevan, Jonathan Cavendish, Eric Fellner
  • Site officiel: www.bridgetjonesmovie.com
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Critique

Bridget Jones Diary était une quasi parfaite petite comédie romantique. Originale, délicieusement drôle, avec des personnages de chair et d’os (dans tous les sens) et une folie imprévisible qui restait quand même du domaine du possible. Le premier film basé sur le roman d’Helen Fielding était un véritable bijou, à ajouter à la belle liste de comédies romantiques de la maison de production Working Title (Love Actually etc.). Malheureusement, presque toutes les qualités de l’original se voient cruellement trahies par le second film, que les vrais fans devraient éviter.

Le parfait bonheur de Miss Jones avec son prince Mark Darcy dure exactement deux mois. Ensuite, les doutes, la jalousie et les insécurités font surface, aidées un peu par les copains de toujours de Bridget, et son petit monde éclate. Heureusement (???), Daniel Cleaver est là pour consoler Bridget… si elle le laisse faire.

Bridget Jones : The Edge of Reason reprend essentiellement la structure du premier film, soit la recherche universelle du bonheur à deux, entrecoupée de difficultés diverses. Mais là où les embûches du premier film surgissaient du quotidien, les embûches ridicules et artificielles du second film nous lassent rapidement. Les difficultés rencontrées par Bridget ne servent ici qu’à étirer inutilement un film sans substance.

Ce qui nous amène au second problème du film : les personnages. Mark et en particulier Bridget ne sont que l’ombre d’eux-mêmes et perdent une grande dose de charisme d’un film à l’autre. De sympathique et intelligente mais malchanceuse, Bridget devient idiote et juvénile. Les parents et amis de Bridget ne s’en tirent guère mieux. Sans compter le poids et l’accent de Renee Zellwegger, qui fluctuent à peu près au même rythme d’une scène à l’autre. La jeune actrice n’avait pas ces problèmes dans le premier film.

Le seul personnage qui survit intact à la transition est Daniel Cleaver, joué par Hugh Grant l’heureux rayon de soleil du film, dont l’arrivée signale les meilleurs moments du film. Il faut malheureusement endurer 45 minutes d’insignifiance avant son arrivée.

N’ayant pas lu les romans de Fielding, je dois me rabattre sur la réalisation de Beeban Kidron comme principal coupable. Elle dirige son film comme une grosse farce vaudevillesque au lieu de la touche légère que Sharon Maguire insufflait à l’original. Il en résulte un film lourd, dont les moments 'touchants' ne le sont pas et les moments 'drôles' sont faciles et rarement efficaces.

Bridget Jones Diary était un film universel qui pouvait plaire autant aux hommes qu’aux femmes alors que la suite s’inspire plutôt de fantaisies adolescentes et y perd énormément au change, tant en crédibilité qu’en intelligence, en charme et en humour. Mais bon, enfin, le cœur a peut-être ses raisons que la raison ignore, mais le fric aussi a ses raisons que l’Âge de raison n’ignore pas.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

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