Maman Last Call Affiche de film

Maman Last Call

Maman Last Call

  • Date de sortie: vendredi 11 février 2005
  • Genre: Comédie

  • Réalisateur: François Bouvier
  • Producteur: Christian Larouche, Pierre Gendron
  • Scénario: Nathalie Petrowski
  • Studio: Christal Films
  • Durée: 1h 37m
  • Site officiel: www.christalfilms.com/officialsites/mamanlastcall/
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Critique

J’aime bien répéter à qui veux bien l’entendre (et certains qui ne veulent pas) qu’il faut traiter le cinéma québécois comme du cinéma, point final, et non pas comme un petit oiseau fragile qu’il faut protéger (d’ailleurs si on appliquait cette politique à toute notre culture, ce ne serait pas mauvais). Ce qui implique donc que chaque nouvelle sortie d’un film québécois n’annonce pas automatiquement le cortège de commentaires encensant ladite œuvre, comme si chacun de ces films était une nouvelle invasion barbare. Dans ce contexte, Maman Last Call fait office de film sympathique, tout à fait correct, mais sans plus. C’est notre version de « Nine Months » quoi, mais du point de vue féministe.

Alice Malenfant est une journaliste chevronnée dont les opinions font frémir le Québec. Image parfaite de la femme indépendante de fortune, de cœur, de raison et d’amitié, Alice tombe enceinte par accident et doit faire face à une de ses plus grandes craintes, celle d’être prise avec la responsabilité d’une autre personne. Elle doit maintenant décider si elle garde l’enfant et, si oui, faire son deuil de la vie qu’elle connaissait. Embrassera-t-elle l’aventure maternelle qui s’annonce?

Premier constat, si je croyais à une comédie (je n’ai pas lu livre de Nathalie Petrowski), il faut rapidement se raviser. Maman Last Call renferme quelques moments rigolos (dont de délicieuses apparitions d’Anne-Marie Cadieux dans le rôle d’une « miss météo » tout simplement craquante) mais pas assez pour se qualifier de comédie. C’est plus une réflexion sur les priorités de la femme moderne, notre responsabilité sociale et les choix personnels face à cette responsabilité. En ce sens, malgré le fait que le livre a été écrit en 1995, le sujet est toujours aussi actuel.

Au 21e siècle on n’est plus « born again christian» mais « born again parent », un phénomène qu’on pourrait décrire comme suit: l’égoïste cynique magiquement transformé(e) par l’arrivée prochaine d’un bébé. Aucun doute que ça arrive à bien des gens, comme madame Petrowski, chaque jour. Ça arrivera même à certaines femmes qui verront le film. On peut trouver ça « cute » ou inquiétant, selon le point de vue et votre propre degré de cynisme.

Sophie Lorain rend bien les facettes variées du personnage principal, tant dans l’arrogance de la journaliste que dans l’insécurité d’une femme habituée de vivre pour elle-même seulement. Elle est appuyée par Patrick Huard, dont le personnage ne lui demande pas bien bien d’efforts. Il joue le « bon chum », un homme sensible et ouvert à cette nouvelle expérience de parent. Plus mémorables sont les deux meilleurs amis d’Alice, James et Myriam, joués de façon amusante par Stéphane Demers et Anne-Marie Cadieux.

La réalisation de François Bouvier (Histoires d’hiver) évoque un peu trop la télévision dans son rythme et manque parfois de couleur mais sa direction d’acteur est juste. Il résiste également souvent à la tentation d’en faire trop au niveau de la sentimentalité.

Maman Last Call est un film agréable mené par deux vedettes québécoises qui devraient attirer les foules. Personnellement, je ne me suis pas précipité acheter des couches en sortant du film.

par Nicolas Lacroix
vu en version française

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