Maléfice

Critique

Comme le studio Dimension Films, filiale de Miramax, est si prompt à utiliser une formule pour produire ses films, j’ai pensé leur rendre la pareille pour examiner leur plus récent produit de consommation rapide, le drame d’épouvante Maléfique/Cursed. Voici donc ma version de 10 Choses que je déteste de toi :

1- Les studios qui visent le marché des adolescents mais qui ne les respectent pas du tout, leur servant chaque fois la même recette facile et désuète.

2- Les studios qui limitent leur casting aux ex acteurs de Dawson’s Creek parce qu’ils pensent que ça va « attirer les jeunes ».

3- Les studios qui décident de mettre aux poubelles 80% d’un film complété et de recommencer avec de nouveaux acteurs et un nouveau scénario et qui réussissent quand même à produire un navet.

4- Les films dont la sortie est reportée tellement souvent qu’une émission qui figure dans l’intrigue (The Late Late Show with Craig Kilborn) n’est même plus à l’antenne lorsque le film sort finalement.

5- Quand même les gens derrière le film perdent toute confiance en leur produit et abandonne tout semblant de sérieux, en nous offrant par exemple l’image d’un loup-garou qui fait le doigt d’honneur.

6- Les cinéastes jadis intéressants qui s’autoparodient assez pour faire oublier leurs heures de gloires (n’est-ce pas messires Craven, Carpenter, Argento, Hooper et al?).

7- Les films qui réutilisent des clichés de nombreux autres films et n’y ajoutent absolument rien, mais alors pas la moindre petite étincelle, de nouveau.

8- L’utilisation d’effets par ordinateurs alors que les effets physiques sont beaucoup plus efficaces. Les transformations de Hurlements/The Howling il y a 24 ans était cent fois plus réussies que celles de Maléfique/Cursed. Je ne vous mens pas, Garfield était animé de façon plus réaliste que les divers loups-garous de synthèse de cette pathétique excuse pour un film.

9- Kevin Williamson (scénariste de I Know What You Did Last Summer, The Faculty), un scénariste qui devrait passer à autre chose. Ça fait trop de fois qu’il recycle sa seule idée (Frissons/Scream) pour nous la revomir sous une forme à peine altérée.

10- Les décisions de dernières minutes de couper les films d’épouvante pour leur retirer le seul attrait qui leur reste pour un fan d’horreur, le sang, pour que les « kids » de 12-13 ans puissent aller gaspiller leur argent de poche et remplir les coffres du studio.

En résumé : le réalisateur Wes Craven s’est lavé les mains de Maléfique/Cursed dans une entrevue récente, abandonnant le film à son sort sordide rempli de coups de ciseaux des frères Weinstein (patrons de Miramax et Dimension). Maintenant que vous avez lu la critique, moi aussi je m’en lave les mains.

par Nicolas Lacroix
vu en version française