Depuis des millénaires, les manchots empereurs de l’Antarctique entament chaque année une marche périlleuse et ardue, marche qui n’a qu’un seul but : la survie de l’espèce. Ils bravent des difficultés et conditions que peu d’humains braveraient pour leur enfant.
Bien simplement, le film regorge d’émotions variées et complexes. Les images sont certainement contributrices mais c’est d’abord et avant tout la nature elle-même, l’instinct absolument renversant de ces manchots, qui frôlent sans cesse la mort pour la survie de l’espèce, qui émeut. Leur périlleux périple fascine, inquiète, captive, peu importe notre âge.
Le film n’est pas vraiment narré : Romane Bohringer, Charles Berling et Jules Sitruk prêtent plutôt voix à une famille de pingouins, rendant leur expérience encore plus humaine et touchante. L’effet est un peu surprenant au départ mais on s’habitude vite à « entendre » les réflexions des pingouins et, en bout de ligne, leur participation ajoute à l’émotion.
Le seul point négatif du film (et c’est relatif) est la musique appuyée d’Émilie Simon. Soit elle vous tapera sur les nerfs soit elle vous enchantera. Mélange de Bjork, Mylène Farmer et Cardigans, les sonorités électroniques de Simon conviennent parfois à ce qui se déroule à l’écran mais détonnent tristement à d’autres moments. Néanmoins, ce n’est pas raison suffisante pour passer à côté de cette magnifique œuvre de Jacquet, qui contient plus de moments forts que des dizaines de films à gros budgets américains.
par Nicolas Lacroix
vu en version originale française