Shérif, fais-moi peur Affiche de film

Shérif, fais-moi peur

The Dukes of Hazzard

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Critique

Alors que j’avais 11 ans, la série télé Dukes of Hazzard prenait l’antenne sur les ondes du réseau CBS. Deux rebelles qui délaissent la loi au profit de « la justice », une belle fille en short très short, et une voiture d’enfer. De quoi plaire à un garçon de 11 ans, quoi. Le film inspiré de la série est exactement, exactement comme la vieille série. Malheureusement, je n’ai plus 11 ans.

Dans le comté rural de Hazzard, en Georgie, les cousins Luke et Bo Duke vivent sur une ferme avec leur cousine Daisy et leur oncle Jessie, à qui ils donnent un coup de main dans son commerce d'alcool de contrebande. Passionnés de voitures, les deux cousins se promènent dans une vieille Dodge Charger rebaptisée General Lee, qui arbore un drapeau de l'armée confédérée sur son capot. Ils se retrouvent constamment en conflit avec Boss Hogg, qui contrôle la ville et la police, et le shérif Roscoe P. Coltrane.

Le film est réalisé par Jay Chandrasekhar, chef de bande de la troupe humoristique Broken Lizard. Par contre, Dukes of Hazzard ne démontre pas une once de l’invention comique de ce film qui n’avait pas de budget et surtout pas de gros studio derrière lui, au contraire de Dukes. Il y a deux passages amusants dans Dukes of Hazzard : une reprise de la séquences d’ouverture de Super Troopers avec les gars de Broken Lizard, et les bloopers pendant le générique de fin. Pour le reste, emmerdement garanti sauf pour ceux que la série originale fait toujours rire.

La faute ne revient pas à Seann William Scott et Johnny Knoxville, qui conviennent bien aux rôles, ni à Burt Reynolds, en terre connue puisque le film nage en plein territoire occupé jadis par Smokey and the Bandit. Jessica Simpson, dont toutes les apparitions se limitent à une phrase de dialogue et un sourire (sans blague), n’est pas non plus à blâmer même si elle ne sera jamais actrice. La faute incombe au scénario complètement débile et dénué d’intérêt.

Il est évident qu’au-delà de l’idée d’adapter la série au cinéma, on n’avait aucune idée comment moderniser le concept. Donc, le film ne devient rien de plus qu’un épisode typique de la série, étiré d’une demi-heure (ça commence à être long, ça, mes amis). Des rebondissements artificiels (et je ne parle pas seulement des formes de Jessica Simpson ici) sans arrêt, aucune ligne directrice et des personnages qui sont là sans raison.

Espérons que Chandrasekhar et le reste de la bande de Broken Lizard rempliront bientôt les promesses de Super Troopers et cesseront de nous décevoir. Quant à Dukes, le film respecte à la lettre la série originale, mais cela n’en fait pas un bon film, au contraire. Ne perdez pas votre temps, au prix où est l’essence ces temps-ci…

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

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