Owen Matthews est nouvellement arrivé dans un collège privé où plane la menace d’un meurtrier. Immédiatement, Matthews se lie avec une bande de jeunes privilégiés, dont le passe temps favori est de mentir et qui décide de s’amuser à créer de toute pièce un tueur en série et ses prochaines victimes. Les choses se compliquent lorsque les victimes commencent à tomber pour vrai et qu’un assassin au « nickname » de Cry_Wolf se manifeste virtuellement par messagerie instantanée.
Crier au loup est une version un peu plus intelligente du « slasher movie » habituel, ce qui n’en fait pas plus un film intéressant. Le film mêle des éléments de April Fool’s Day, Commérages/Gossip, Suspects de convenance et les films du genre Le Pacte du silence. Mais n’est pas Keyser Soze (le diabolique meneur du jeu de Suspects de convenance) qui veut.
Le problème majeur concerne les personnages principaux qui, outre Dodger (jouée par la canadienne Lindy Booth) et le prof incarné par Jon Bon Jovi, ne génèrent aucune chimie, aucun charisme et aucune sympathie. C’est un handicap dont le film n’arrive pas à se relever, malgré un scénario un peu plus solide que bien des films de ce genre. De plus, comme ces personnages sont établis comme des menteurs dès le départ, on ne se fie à rien et l’aspect suspense tombe assez rapidement, merci.
Le scénario de Beau Bauman et Jeff Wadlow (qui réalise aussi) tente bien de prendre en considération la modernité de leur film, en utilisant de façon parfois adroite les cellulaires et ordinateurs. Malheureusement pour eux, cette technologie creuse aussi un énorme trou dans la logique de leur film : quand on reçoit un message instantané, n’importe quel idiot peut trouver l’identité de la personne qui nous écrit, au minimum son adresse de courriel!
Bref, bel effort au niveau de l’invention mais Crier au loup laisse froid, tout en délaissant l’aspect horreur au profit d’un supposé suspense.
par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise