Voici Polly Affiche de film

Voici Polly

Along Came Polly

  • Date de sortie: vendredi 16 janvier 2004
  • Genre: Comédie

  • Réalisateur: John Hamburg
  • Producteur: Danny DeVito, Michael Shamberg, Stacey Sher
  • Site officiel: www.alongcamepolly.com
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Critique

Ben Stiller est passé maître dans l’art de souffrir sur grand écran, souvent pour notre plus grand plaisir (La belle-famille/Meet the Parents, Marie a un je-ne-sais-quoi). Tel un pseudo-messie de la comédie américaine, il nous revient dans Voici Polly/Along Came Polly pour souffrir une panoplie d’autres humiliations au nom de l’amour.

Dans ce nouveau film, Stiller joue Reuben Feffer, un homme qui passe sa vie à analyser l’indice de risque de clients potentiels pour les compagnies d’assurances. Il est donc ultra-prudent et ne prend aucune chance. Après une lune de miel désastreuse, Reuben se retrouve célibataire à nouveau et c’est justement à ce moment qu’il reprend contact avec Polly Prince, une connaissance d’enfance. Polly est tout le contraire de Reuben : elle ne planifie rien, prend des chances énormes et se laisse mener par les événements. Le proverbe le dit : les contraires s’attirent et Reuben et Polly décident d’explorer le potentiel de leur relation. Jusqu’à ce que la femme de Reuben refasse surface.

John Hamburg, qui a réalisé et écrit le film, est un collaborateur fréquent de Stiller. Il a écrit Zoolander et La belle-famille/Meet The Parents avant Polly. Sa comédie est en surface tout ce qu’il y a de plus conventionnelle. De petites touches, comme des intrigues et personnages secondaires originaux et amusants, viennent cependant égayer la formule ici et là.

Philip Seymour Hoffman vient encore voler la vedette à chacune de ses apparitions (comme il le fait dans Retour à Cold Mountain, Dragon Rouge et presque chaque film auquel il participe) sauf que cette fois, le rôle semble avoir été écrit pour Jack Black. Dans le rôle de Sandy, un acteur ayant connu son seul succès alors qu’il était adolescent, Hoffman nous offre un personnage secondaire savoureux et certaines des meilleures blagues du film. Son personnage est assez savoureux qu’il mériterait pratiquement son propre film. Idem pour le personnage de Claude, joué par Hank Azaria avec un accent français absolument renversant.

Stiller est égal à lui-même, c’est à dire absolument sans peur du ridicule et prêt à se donner à fond dans l’humiliation pour faire rire. Aniston s’avère correcte dans le rôle de Polly. Si elle paraît exotique et des plus séduisantes, on ne s’explique vraiment jamais pourquoi elle tombe pour Reuben. On passe donc le film en observateur amusé, certes, mais jamais impliqué dans ce qui se passe. On imagine bien comment tout cela va finir et, de toute façon on s’en fiche pas mal. Mais on s’amuse assez souvent entre-temps, ce qui n’est pas dédaignable.

Voici Polly est un effort compétent, qui ne déçoit pas mais qui ne surprendra personne non plus. C’est exactement ce que la bande-annonce a laissé entendre, peut-être même un peu plus drôle. Non, on ne croit pas vraiment à l’histoire d’amour entre Polly et Reuben. Non, le film ne génère ni tension ni surprise. Mais il permet de passer un moment agréable pour ceux que l’humour cinématique moderne (lire : gastro-intestinal) ne rebute pas trop.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise
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