Silent Hill (v.f.) Affiche de film

Silent Hill (v.f.)

Silent Hill

  • Date de sortie: vendredi 21 avril 2006
  • Genre: Thriller

  • Réalisateur: Christophe Gans
  • Producteur: Samuel Hadida, Don Carmody
  • Scénario: Roger Avary
  • Studio: Odeon Films
  • Durée: 2h 07m
  • Site officiel: www.sonypictures.com/movies/silenthill/
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Critique

Les amateurs d’horreur le savent : au niveau de l’originalité, il ne faut pas chercher dans le cinéma américain. Alors quand un français (Christophe Gans, réalisateur du superbe Le Pacte des loups) adapte un jeu vidéo japonais, tous les espoirs sont permis. Quand un studio américain (Sony) le lance sans faire de projections de presse, ces mêmes espoirs fondent plus vite que neige au soleil. Donc, une autre amère déception ou une belle adaptation d’un cauchemar de jeu vidéo? Le film de Gans se situe quelque part entre les deux.

Rose DaSilva a un problème : sa fillette adoptive a des cauchemars récurrents où elle souffre de somnambulisme et tente de rejoindre une ville mystérieuse nommé Silent Hill. Rose part donc avec Sharon pour essayer de trouver cette ville dont personne ne veut parler. Une décision qu’elle aura l’occasion de regretter, une fois entrée à Silent Hill.

Imaginez Alice au pays des merveilles revu par Clive Barker, Adam Jones (réalisateur des clips du groupe Tool) et Hideo Nakata (créateur de Ringu) et vous aurez un début d’idée de ce à quoi Silent Hill ressemble. N’ayant jamais joué au jeu original je ne peux vraiment comparer le visuel des deux entités mais je mettrais ma chemise en jeu que le film ressemble à s’y méprendre au jeu. Dans tous ses aspects visuels, tant les décors que les effets et les créatures, Silent Hill est absolument extraordinaire, offrant carrément du jamais vu au cinéma. Carol Spier, une habituée de David Cronenberg, a dessiné un monde dérangeant, dépaysant au maximum et tout simplement magnifique dans son horreur. La direction photo de Dan Laustsen (un autre vétéran de Le Pacte des loups) est superbe.

Les éloges s’étendent à la jeune canadienne Jodelle Ferland, qui incarne Sharon et deux autres rôles dans le film avec brio, surtout pour une actrice de 12 ans. Elle est la seule actrice vraiment crédible du film, et la seule dont le rôle est un peu développé. Les autres personnages trahissent malheureusement leurs origines de jeu vidéo et manquent cruellement de crédibilité, en particulier la policière de Laurie Holden. Et c’est là que les vrais problèmes du film commencent.

Le scénario de Roger Avary a des qualités certaines : il recréé l’atmosphère de jeu vidéo, de passer d’un tableau à un autre. L’aspect cauchemardesque du récit est terriblement bien rendu également, notamment lorsque la meurtrière noirceur possède Silent Hill. Excessivement sombre, le scénario ne fait pas de compromis dans sa trame narrative. Par contre, les personnages et dialogues sont soyons franc, souvent déficients. Les dialogues en particuliers, qui sont ridicules lorsqu’ils ne servent pas simplement à expliquer l’intrigue complexe. Les personnages sont sous-développés ou forcés d’éructer les phrases les plus idiotes.

Le film est long, à 127 minutes, et le spectateur sent bien la durée du film qui s’étire un peu trop longtemps. L’intrigue secondaire concernant Sean Bean, qui joue le mari de Rose, aurait pu par exemple être excisée au complet. Autre problème, le film ne fait pas peur autant qu’il dérange par son étrangeté. C’est une qualité appréciable, dans un genre où l’on voit si peu d’originalité, mais cela laissera les habitués à de l’horreur plus traditionnelle insatisfaits.

Étrange, unique et déroutant, Silent Hill plaira aux cinéphiles plus aventureux ou aux amateurs de jeux vidéo. Les images tordues du film sont impossible à oublier mais l’expérience dans sa totalité ne satisfera pas tout le monde.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

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