Spider-Man 3 (v.f.) Affiche de film

Spider-Man 3 (v.f.)

Spider-Man 3

  • Date de sortie: vendredi 4 mai 2007
  • Genre: Action, aventure, conte, sci-fi, thriller

  • Réalisateur: Sam Raimi
  • Producteur: Avi Arad, Laura Ziskin, Grant Curtis
  • Scénario: Sam Raimi, Ivan Raimi, Alvin Sargent
  • Studio: Columbia Pictures
  • Durée: 2h 20m | Classification: G
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Critique

Voilà donc ce fameux troisième volet de Spider-Man, qui agit aussi comme lancement d’un été qui comporte beaucoup de troisièmes volets (ceux des Pirates, de Shrek, de Danny Ocean). Cette nouvelle aventure de Peter Parker et de son alter ego est aussi marquée par le triumvirat de méchants qu’on y retrouve : Sandman, le retour du Lutin Vert et le très attendu Venom. La question éternelle se pose encore donc ici : est-ce que plus veut toujours dire mieux? Pas nécessairement, comme vous allez voir.

Peter Parker est en contrôle de son univers, pour une fois, lorsque le film débute. La population a enfin embrassé Spider-Man comme sauveur, Mary Jane est amoureuses de lui et un certain équilibre s’est établit dans sa vie. Cet équilibre sera rapidement brisé cependant avec l’arrivée d’un nouvel ennemi, celui qui est réellement responsable de la mort de son oncle Ben. Autre élément chaotique, une mystérieuse substance venue de l’espace va se joindre à Spider-Man et forcer Peter à confronter ses instincts les plus sombres. Sans compter Harry, son meilleur ami, qui ne cherche qu’à venger la mort de son père.

Ça fait beaucoup de pain sur la planche pour un seul héros, et beaucoup de pain sur la planche pour un seul film. Sam Raimi et compagnie tentent de boucler tellement de boucles et de faire plaisir à tellement de monde que le spectateur quitte Spider-Man 3 un peu comme on quitte un repas trop gras avalé trop rapidement : la tête trop pleine et sans avoir eu la chance d’absorber ce qu’on lui a servi. Raimi et ses scénaristes auraient pu choisir une ou deux des nombreuses intrigues du film et en tirer un excellent long-métrage explorant adéquatement les enjeux desdites intrigues et en démontrant le plaisir et la passion évidente dans les deux films précédents. Au contraire, Spider-Man 3 sent la frénésie de gens qui veulent mettre fin au calvaire le plus vite possible en étouffant presque le film sous les intrigues principales et secondaires.

Les problèmes du scénario ne s’arrêtent pas là. Si l’humour a toujours été un élément très important de Spider-Man, Raimi va trop loin ici dans une séquence qui semble carrément tirée de la comédie Le Masque avec Jim Carrey. Cette séquence se veut en plus un moment relativement grave où Parker dépasse les limites de l’acceptable alors qu’il est sous l’influence du symbiote (le costume noir venu de l’espace). En fait on dirait que la nuance et le fragile équilibre des scénarios précédents a fait défaut cette fois. Un autre exemple de ceci : les films précédents comportaient des séquences touchantes mais jamais larmoyantes. Ici, on cumule les séquences de larmes et je vous défie de trouver un personnage principal du film, méchant inclus, qui ne verse pas sa petite larme. Trop c’est comme pas assez, disent-ils.

Ceci dit, il n’en reste pas moins que Spider-Man 3 propose des séquences fabuleuses, notamment la touchante et magnifique naissance de Sandman. Les effets spéciaux font encore un bond en avant avec ce film et outre un ou deux moments du combat final, ces derniers épatent totalement. Avec le Sandman et les premières bandes-annonces, j’avais peur au départ de me retrouver en pleine Momie 3 mais il n’en est rien. Pour ce qui est de Venom, là encore c’est réussi à 80%.

Tobey Maguire se fait plaisir avec ce nouveau film, qui lui permet d’élargir la palette d’émotions et d’expériences de Parker de belle façon. Il nous rappelle combien il est un acteur de talent, peu importe le véhicule dans lequel on le retrouve. Il en va de même pour la majorité des acteurs du film, de James Franco en passant par les nouveaux venus Topher Grace et Thomas Haden Church. Il n’y a vraiment que Kirsten Dunst qui détonne, pas seulement parce que le rôle de Mary Jane est un peu ingrat dans ce film mais simplement parce que celle-ci n’a pas la nuance nécessaire pour rendre les tourments de son personnage sans tomber sur les nerfs. On en vient à souhaiter que Parker se tourne définitivement vers le véritable amour de sa vie, Gwen Stacy, qui fait son apparition grâce à la participation de Bryce Dallas Howard.

Les qualités de Spider-Man 3 en tant que spectacle sont donc indéniables et on lui prédit un magnifique succès. La déception s’explique par le fait que justement, notre ami Spidey avait la vertue de s’élever au-dessus du simple spectacle dans les films précédents, grâce à des scénarios solides et équilibrés. Les plans pour des suites éventuelles sont encore nébuleux à ce point-ci (certains parlent de 3 suites, d’autres d’aucune). Je me range dans le camp de ceux qui souhaitent que la saga s’arrête ici, du moins pour plusieurs années, avant que la qualité ne diminue trop.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

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