Shrek le troisième Affiche de film

Shrek le troisième

Shrek the Third

  • Date de sortie: vendredi 18 mai 2007
  • Genre: Comédie

  • Réalisateur: Christopher Miller, Raman Hui
  • Producteur: Aron Warner
  • Scénario: Jeffrey Price, Peter S. Seaman, Chris Miller, Aron Warner
  • Studio: DreamWorks Pictures
  • Durée: 1h 32m
  • Site officiel: www.shrekthethird.com
Lire en anglais

Critique

Une bombe verte et puante a secoué le monde de l’animation en 2001. Les studios DreamWorks ont lancé Shrek - leur ogre vert malpropre, égoïste, mais désopilant - sur la Terre et ont placé la barre bien haute pour les créateurs de films en animation 3D. Trois ans plus tard, ils récidivaient la manœuvre avec une suite fort convaincante et voilà qu’aujourd’hui, ils offrent déjà une troisième aventure à leur célèbre personnage avec Shrek the Third, un long métrage qui n’accote malheureusement pas ses prédécesseurs.

Marié à sa belle princesse Fiona, Shrek apprend de la bouche même de son beau-père mourant - le roi Harold – qu’il sera le nouvel héritier du trône au royaume de Far Far Away. Très peu enjoué par la perspective de mener une telle vie, l’ogre part à la recherche d’Artie, un jeune homme qui pourrait le remplacer dans ce rôle. Il aura pour alliés ses fidèles compagnons : Donkey et Puss In Boots. De son côté, Fiona et plusieurs héroïnes de contes de fées auront une lourde tâche, soit celle de contrer Prince Charming qui veut devenir le nouveau roi.

Après s’être acquitté de belle façon de ses tâches de réalisateur pour Shrek et Shrek 2, Andrew Adamson s’est cette fois-ci concentré uniquement sur l’histoire pour le retour de l’ogre vert. Et ce changement de capitaine se fait rapidement sentir. L’absence de saveur et de ce côté mordant – voire même cynique - qui habitait la bande à Shrek font défaut. Quelques scènes sont particulièrement réussies (il faut voir Shrek imaginer comment sa vie va être transformée avec l’arrivée des enfants), mais elle ne sont pas en nombre suffisant. À cela, il faut ajouter que Fiona et son amoureux sont séparés par trop de plans… et de kilomètres. De plus, la réalisation de Chris Miller et Raman Hui est assez commune et ne rend pas justice au travail qu’avait accompli Adamson jusque-là.

Les effets spéciaux sont par contre toujours à point. Certes, au premier coup d’œil, on les remarque peut-être un peu moins mais ils sont bien présents. Donkey trempé à l’os et les mimiques du magicien – un nouveau personnage – sont autant d’exemples pour se convaincre du travail fort bien fait. Les bébés Shrek sont tout à fait charmants, mais ce sont les humains qui ont le plus grand impact visuel. Ils ont l’air vrais! Aucune crainte à y avoir de ce côté, donc, si on va de l’avant avec le projet de faire trois autres suites à la série. Et puis, force est d’admettre qu’on avait bien hâte de retrouver toute la bande, du bonhomme de pain d’épices à la Belle au bois dormant. Tout le monde y est, pour notre plus grand plaisir.

Certains reprocheront sans doute à Shrek the Third son histoire plutôt banale et son scénario qui manque de finition. Mais c’est plutôt la direction artistique qui fait défaut. Alors que dans les deux premiers volets il y avait des couleurs éclatantes, de magnifiques paysages et des courses dans les prés pour apporter une touche flyée à l’ensemble, ce sont ici des tours ordinaires d’un magicien et les pièces de théâtre avec des décors en carton de Prince Charming ( !) qui doivent sonner la charge. C’est sans compter la musique qui prouve que l’imagination n’était pas au rendez-vous pour ce troisième film ou qui – pire encore – nous indique que les chansons ont été choisies bien avant que les scènes aient été visionnées… Et puis, le nouveau Shrek est beaucoup plus noir, tient des propos plus durs et a ce petit côté méchant et arrogant qu’on ne lui connaissait pas il y a quelques années.

Mais, qu’il soit le premier, le deuxième ou le troisième, qu’il veuille à tout prix protéger son étang, défendre le royaume de Far Far Away ou se sauver d’un titre royal, qu’il soit la plupart du temps seul, avec ses fidèles compagnons ou aux côtés de sa douce Fiona, Shrek est encore un être attachant, comique et assez habile dans ses manigances pour tenir le fort quand certains l’envoient seul à la guerre. Shrek ne veut peut-être pas du trône, mais il sait fichtrement bien tenir un gouvernail. En pleine tempête ou dans une mer calme, il réussit à divertir. Il atteint donc encore une fois son but.

Par Yan Lauzon

Vu en version originale anglaise.

Change Location