Malade Affiche de film

Malade

Sicko

  • Date de sortie: vendredi 29 juin 2007
  • Genre: Documentaire

  • Réalisateur: Michael Moore
  • Producteur: Kathleen Glynn
  • Scénario: Michael Moore
  • Studio: Alliance Films
  • Durée: 2h 00m
  • Site officiel: www.sicko-themovie.com
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Critique

Le revoilà ce Michael Moore, pamphlétaire émérite, cinéaste controversé, documentariste contesté. En fait l’appellation « documentariste » convient plus ou moins à Moore, car loin d’être objectif et d’exposer tous les côtés du sujet, l’homme qui venait de Flint s’assure d’appuyer sa thèse par tous les moyens possibles dans ses films. Quitte à tourner les coins ronds. C’est d’ailleurs ce qui agace bien des gens et donne de la matière à ses nombreux détracteurs.

Son sujet cette fois : le système de santé américain et les HMO (Health Maintenance Organizations), plus précisément les 50 millions d’Américains qui n’ont pas d’assurance médicale et les 250 millions d’Américains qui sont assurés mais très mal servis par les compagnies d’assurance. Préparez-vous à des histoires d’horreur à faire frémir. Moore compare ensuite le système de santé américain avec celui du Canada, de la France, de la Grande Bretagne et même de Cuba.

Pour ceux qui connaissent l’œuvre de Moore, la méthode Bowling for Columbine est appliquée presque intacte ici : un sujet grave, des moments émouvants, de la rigolade pour détendre et divertir, beaucoup d’ironie et une propension à essayer de ramener le tout au niveau des gens ordinaires. Et la méthode réussit merveilleusement bien. Sicko n’est jamais moins que fascinant, très souvent émouvant puisque l’on parle ici de la santé des gens, quelque chose de très terre à terre mais oh combien essentiel. De fait c’est le film le plus émouvant de Moore parce que peu importe ce qu’on pense de l’homme et de ses méthodes, il est impossible de ne pas être touché devant une mère qui a perdu sa fillette de 4 ans à cause des décisions d’une compagnie d’assurance.

Malheureusement pour la crédibilité du film et de son créateur, nous sommes Canadiens et nous savons pertinemment que l’attente dans une salle d’urgence dépasse largement les 20-30 minutes que Moore laisse croire dans son film, et que notre système est loin d’être si merveilleux. Oui, nous avons au moins l’esprit tranquille à savoir que nous n’aurons pas à débourser 7000$ le jour de notre opération. Par contre, Moore oublie de dire qu’ici on aurait probablement le temps de l’économiser avant de se faire opérer! Le son de cloche est le même chez les Britanniques si l’on fouille le moindrement. On se dit donc que si Moore tourne les coins ronds dans ce cas-ci, jusqu’où va-t-il dans la manigance strictement pour illustrer son point?

Il reste quand même que les moments d’émotion pure sont rares au cinéma, particulièrement l’été, et que Michael Moore nous offre un film rempli d’émotions variées, allant de l’amusement au dégoût en passant par la tristesse. Cela justifie donc la valeur du film comme divertissement de qualité. Comme reportage par contre, il faut savoir se garder une dose de scepticisme et possiblement, demander un second avis…

Par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

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