Janis and John Affiche de film

Janis and John

Janis et John

  • Release Date: February 6, 2004
  • Genre: Comedy

  • Director: Samuel Benchetrit
  • Producer(s): Olivier Delbosc, Marc Missonnier
  • Writer(s): Samuel Benchetrit, Gabor Rassov
  • Studio: Christal Films
  • Length: 1h 45m
  • Official Site: www.janisetjohn.com
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Critique

Doit-on, peut-on faire abstraction de la mort de l’actrice Marie Trintignant en traitant du film Janis et John? Non, bien sûr que non. Est-ce que ce fait doit porter ombrage au reste du film? Même réponse. Il faut donc faire abstraction de la sentimentalité facile et voir Janis et John pour ce qu’il est : une comédie ratée (parce que pas drôle) et un drame difficile à avaler. En fait, on a carrément l’impression que malgré les dénis de tous les gens impliqués, ce film n’aurait pas été lancé ici n’eut été du destin de sa vedette féminine.

Dans son ensemble, le film copie pratiquement Beauté américaine : banlieusards blasés au quotidien emmerdant se redécouvrant la passion de vivre à travers de petites rébellions faites de marijuana et de musique d’époque. Le film débute avec Pablo, le personnage de Sergi Lopez, nous expliquant en voix off comment l’histoire du film a commencé. Dès les premières secondes, Pablo est insupportable et tombe radicalement sur les nerfs et cette situation en fait qu’augmenter. Difficile ensuite de s’impliquer dans un film dont le personnage central nous est si antipathique. Problème numéro 1.

Pablo, agent d’assurance, a tenté d’arrondir ses fins de mois en flouant un gros client (Jean-Louis Trintignant, émouvant rayon de soleil de ce film) qui assure une voiture qui ne sort jamais de son garage. Pablo voit donc l’occasion de faire un peu d’argent sans nuire à personne. Mais voilà, une balade folle en pleine nuit et la voiture est accidentée. Montant de la facture : 500 000 francs. Pablo, accablé, décide de faire appel à son cousin Léon, qui vient justement d’hériter d’un million de francs et qui est resté complètement déjanté suite à un mauvais acide pris en 1973. Depuis, Léon reste convaincu que Janis Joplin et John Lennon vont revenir lui apparaître. Pablo s’adresse ainsi à sa propre épouse ainsi qu’à un acteur de petite envergure pour incarner les deux vedettes et soutirer l’argent à Léon.

L’idée est prometteuse mais Samuel Benchétrit, qui réalise et scénarise, en tire le minimum d’amusement. Seul François Cluzet amuse, dans son rôle de « John Lennon », lors de trop courtes séquences avant de disparaître du film. Sinon, pas de rire en vue, problème numéro deux pour un film vendu comme une comédie. Pire, certaines séquences créent un lourd malaise parce qu’on y voit Marie Trintignant se faire un peu malmener. Rien de trop violent mais assez pour tracer un parallèle inconfortable avec la réalité. Problème numéro 3.

Les quelques bons moments du film sont dus à l’incomparable Trintignant père, figure émouvante à chacune de ses apparitions, ainsi qu’à Cluzet tel que déjà mentionné. Quant à Trintignant fille, sa transformation est légèrement amusante à regarder mais on n’y croit jamais vraiment, incluant ce numéro de « lip sync » tout à fait ridicule qui se veut la pièce centrale du film, la révélation censée nous émouvoir. Dommage.

Janis et John a peut-être été lancé dans le but de laisser une note positive pénétrer la noirceur de la troublante fin de cette actrice que fut Marie Trintignant mais rien dans ce film n’arrive à dissiper la tragédie. On aurait aimé une meilleure épitaphe.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale française

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