Québec sur ordonnance Affiche de film

Québec sur ordonnance

Québec sur ordonnance

  • Release Date: October 5, 2007 (limited)
  • Genre: Documentary

  • Director: Paul Arcand
  • Producer(s): Denise Robert
  • Writer(s): Paul Arcand
  • Studio: Alliance Atlantis Vivafilm
  • Length: 1h 30m
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Critique

Après les enfants abusés, le journaliste Paul Arcand tourne sa loupe vers des abuseurs différents : les abuseurs de médicaments et le système qui les créé et nourrit. N'ayant pas vu Les Voleurs d'enfance, il me sera impossible de comparer les deux films. Je peux par contre vous affirmer que le second film d’Arcand imite en tout point la méthode Michael Moore.

Québec sur ordonnance débute avec l'image d'un enfant dans sa bassinette et une narration pas très naturelle du journaliste-réalisateur. Ce point de départ amène Arcand à traiter du problème de la médication que l'on donne aux enfants de plus en plus jeunes. Au long du film, Arcand se penchera tour à tour sur le copinage politique des compagnies pharmaceutiques, sur l'absence d'études canadiennes sur les médicaments mis en marché ici, sur le manque de suivi des patients psychiatriques « désinstitutionnalisés » ainsi que sur les erreurs médicales. Beaucoup de cibles pour un seul film, ce qui nuit un peu à son efficacité. On ressort du film avec beaucoup de données et de chiffres en tête, mais sans trop savoir qui blâmer ou ce qu'il faut faire. Le réalisateur semble pointer un plus tout le monde du doigt, particulièrement le public qui ne pose pas d'assez de questions. Au lieu de vouloir dresser un portrait très large de tout ce qui touche de près ou de loin aux médicaments au Québec, Arcand aurait eu avantage à se concentrer sur un ou deux aspects comme par exemple la médication chez les très jeunes ou le manque de suivi des produits sur le marché canadien.

Arcand imite donc Moore dans la structure de son film et dans sa façon de traiter du sujet : quelques chiffres qui frappent, l'opinion d'experts et de moins experts, un peu de dérision, témoignages touchants de victimes, le tout saupoudré de quelques images d'archives qui font mal paraître les politiciens. On connaît bien cette formule maintenant ce qui la rend elle aussi moins efficace. Évidemment, tout comme dans les films de Moore, il ne faut pas s'attendre à une cinématographie léchée ni un produit très enlevant. Il s'agit essentiellement d’un film de « talking heads », beaucoup plus près d’un reportage télé que du cinéma. Les transitions sont abruptes, les images granuleuses, les parodies un peu grossière. N'empêche, Arcand soulève plusieurs situations inquiétantes et offre plusieurs points valides. Au minimum il vous fera poser quelques questions supplémentaires la prochaine fois que votre médecin vous tendra une prescription.

Par Nicolas Lacroix
vu en version originale française

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