Angles d'attaque Affiche de film

Angles d'attaque

Vantage Point

  • Date de sortie: vendredi 22 février 2008
  • Genre: Thriller

  • Réalisateur: Pete Travis
  • Producteur: Neal H. Moritz
  • Scénario: Barry L. Levy
  • Studio: Columbia Pictures
  • Durée: 1h 30m
  • Site officiel: www.vantagepoint-movie.com
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Critique

Le président américain est l’homme le plus susceptible d’être attaqué aux États-Unis. Cible constante de dangereux criminels, il doit avoir une horde d’individus armés, en qui il peut avoir confiance, pour le protéger. Malgré tout, une attaque n’est pas impossible. C’est dans un contexte où le terrorisme prend encore beaucoup de place en Amérique du Nord que le film Vantage Point/Angles d’attaque arrive sur les écrans des salles obscures. Un thriller d’action qui, contrairement à plusieurs leaders politiques, parvient à remplir en partie son mandat : celui de garder une certaine tension dramatique où l’intrigue et les nombreux personnages parviennent à maintenir un assez haut de divertissement.

Prêt à prendre le micro, en Espagne, lors d’une rencontre pour contrer le terrorisme, le président des États-Unis est la cible d’une tentative de meurtre. Alors que la foule se disperse dans les cris, les pleurs et la panique, deux explosions ont lieu, à quelques minutes à peine d’intervalle. Plusieurs témoins peuvent jouer un rôle important dans le dénouement de cette histoire, à commencer par un des gardes du corps du président. Grâce à cinq perspectives bien différentes relatant ce tragique événement ainsi qu’à de nombreux revirements de situation, la vérité éclatera au grand jour. Mais le président s’en tirera-t-il vivant?

Une distribution ne fait pas un film. Non. Mais un casting juste comme celui de Vantage Point/Angles d’attaque rehausserait inévitablement n’importe quel scénario. Sigourney Weaver (intense et professionnelle) donne le ton lorsque, dans sa salle de nouvelles, elle voit en direct la terrible agression. Dennis Quaid (déterminé) profite en grande partie de la visibilité qui lui est offerte pour offrir des moments solides. Le docteur Jack de la série Lost/Perdus, Matthew Fox, (fort à l’aise dans son smoking) offre une performance sobre, mais assez vigoureuse. Forest Whitaker (convaincant) apporte également une dose d’émotions fortes à l’ensemble en jouant le touriste américain qui, secoué par les attaques, ne voit d’autre alternative que de plonger dans l’action. William Hurt (sobre et sérieux) fait croire en un tour de main qu’il est le président des États-Unis. Ne voulant révéler aucun punch, ajoutons simplement que les autres acteurs impliqués dans l’aventure se tirent fort bien d’affaire. Les agresseurs ne sont pas les derniers venus.

Inutilement pimenté de quelques invraisemblances et alourdi par certaines scènes extravagantes, le scénario réussit malgré tout à composer assez efficacement avec des obstacles qui le briment d’une grande liberté. Par contre, on voit bien que l’histoire a été étirée sans autre véritable raison que d’augmenter la durée du film. Les brefs (mais trop nombreux) retours en arrière finissent par agacer, même s’ils représentent en partie la signature du scénariste Barry L. Levy pour qui il s’agit d’une première expérience de la sorte au cinéma. L’idée de présenter un événement choc par le biais de différents points de vue peut sembler lourde, mais les distinctions qui sont apportées d’un personnage à l’autre et les détails qui sont ajoutés à l’intrigue font de ce choix une réussite. Le récit sent bien sûr la sauce hollywoodienne saut qu’il a le mérite d’être actuel.

Pour sa première réalisation au grand écran, Pete Travis ne s’en tire pas mal du tout. Il est vrai qu’il lui arrive parfois de pêcher par excès de confiance et de tomber dans des pièges évidents du cinéma d’action, mais il n’a jamais cherché à changer son style en cours de route. Il croit résolument en son œuvre et en sa technique pour faire en sorte que ça brasse. Il offre notamment une poursuite en voiture dans les rues étroites de Salamanca qui n’a rien à envier à ses prédécesseurs. Il aurait toutefois été souhaitable que le changement de perspective – lorsqu’on passe d’un témoin à un autre dans l’élaboration du crime – ne soit pas précédé d’un résumé en rafale des scènes qu’on vient tout juste de nous servir. C’est peut-être pousser un peu trop loin la machine.

Peu importe la perspective avec laquelle on aborde le film Vantage Point/Angles d’attaque, la tentative d’assassinat du président américain et les événements qui en découlent produisent un effet divertissant. De nombreux personnages ont un important rôle à jouer dans le dénouement de l’intrigue, ce qui permet d’éviter les temps morts. Et puis, plus de six ans après les tristes attentats du 11 septembre 2001, la preuve est bien vivante qu’un acte de terrorisme guette toujours la population. Si seulement on avait cherché à renforcer les mesures de sécurité… On aurait ainsi pu éviter ces fâcheuses incohérences…

Par Yan Lauzon

Vu en version originale anglaise.

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