Semi-Pro (v.f.) Affiche de film

Semi-Pro (v.f.)

Semi-Pro

  • Date de sortie: vendredi 29 février 2008
  • Genre: Comédie

  • Réalisateur: Kent Alterman
  • Producteur: Jimmy Miller
  • Scénario: Scot Armstrong
  • Studio: Alliance Films
  • Durée: 1h 30m
  • Site officiel: www.semipromovie.com
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Critique

S’il y a une expression qui définit de plus en plus la carrière cinématographique de Will Ferrell c’est bien « copier-coller ». La plupart de ses films se ressemblent à s’y méprendre : on change l’occupation principale du personnage joué par Ferrell et le tour est joué. D’un présentateur-vedette doué mais naïf à un pilote de course doué mais naïf en passant par un lutin gentil mais naïf, Ferrell n’étend que rarement son répertoire (voir Plus étrange que fiction) et pour cause puisqu’il remporte du succès en répétant toujours la même chose.

Semi-pro s’inscrit à la croisée de Présentateur-vedette/Anchorman et Talladega Nights en mettant en vedette le personnage de Jackie Moon, un « one hit wonder » de la chanson disco qui s’est acheté sa propre équipe de basket de la ABA (American Basketball Association) à Flint, au Michigan. Apprenant que la ABA sera fusionnée à la NBA à la fin de la saison 1976 (mais seules les 4 meilleures équipes, les autres seront dissoutes), Jackie doit trouver le moyen d’attirer 2000 spectateurs chaque soir et d’atteindre la quatrième place avec sa bande de « losers ».

Comme dans Présentateur-vedette/Anchorman, Ferrell et le réalisateur Kent Alterman (en voilà un bon nom de présentateur vedette!) prennent comme point de départ une époque et une réalité passées (la ABA a véritablement fusionné avec la NBA en 1976) pour créer un univers semi-réaliste. On se fie sur les excès des années 70 pour faire rire avant même qu’une ligne de dialogue ne soit dite, ce qui ne réussit pas toujours. Le reste de la tâche repose sur les épaules de Ferrell, toujours prêt à s’humilier pour la cause du rire.

L’ensemble du film a une allure granuleuse très « seventies » et très « petit budget ». Les cinéastes ont au moins l’avantage qu’ici, on peut croire que c’est volontaire et pas seulement la résultante d’un manque de moyens. Comme c’est souvent le cas, la construction lâche du film cumule plus une série de vignettes qu’un arc dramatique linéaire et logique. Comme il n’y a pas d’intrigue amoureuse concernant Ferrell, on a décidé d’en greffer une concernant un personnage secondaire : les seuls personnages ayant un semblant d’intrigue sont ceux incarnés par Woody Harrelson (en ex champion déchu) et Maura Tierney (la fille qu’il a laissée derrière) et leur histoire semble faire partie d’un autre film complètement.

Je n’ai rien contre les comédies à concept sauf que dans le cas de Ferrell, c’est toujours le même concept ou presque! Et non seulement cette comédie ressemble à d’autres films de Ferrell mais elle ressemble aussi beaucoup à Ballon-chasseur/Dodgeball. On pense entre autres aux commentateurs joués par Will Arnett et Andrew Daly, typiques de ces comédies sportives. Nous avons même droit à une « inside joke » en la personne de Jackie Earl Haley, qui incarnait le beau gosse dans La Chouette équipe/Bad News Bears en 1976, de retour cette fois en motard complètement « gelé ».

Les inconditionnels de Will Ferrell savent déjà qu’ils aimeront ce film. Pour les autres, vous ne serez pas convertis par celui-ci. Il est a musant par moment mais même à 86 minutes de durée, on sent le remplissage dans cette comédie qui aurait fait un meilleur sketch de Saturday Night Live.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise
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