WALL•E (v.f.)

Critique

Ah, Pixar, le studio au dossier quasi parfait. Le studio qui fait renaître l'enfant en nous à chaque nouveau film. Le studio qui allie contenu, divertissement, subtilité, qualité, finesse et intelligence. Le studio qui, vous le savez probablement, nous a donné Histoire de jouet, Monstres Inc., Bestioles, Les Incroyables, Ratatouille. Il y a bien Bagnoles qui est probablement leur film le moins réussi mais tout de même supérieur à 90% des films d'animation modernes. Après le sommet que représentait Monstres INc., Pixar s'est surpassé avec Les Incroyables puis surpassé à nouveau avec le petit chef… d'œuvre qu'est Ratatouille, le studio allié à Disney saurait-il atteindre un nouveau sommet? Pas tout à fait comme vous le voyez à ma note.

Dans le futur, la Terre sera ensevelie sous un amas impensable de déchets. Tellement que les humains devront se réfugier dans l'espace et laisser derrière des robots pour faire le ménage, comme les robots font tout à notre place dans l'avenir. Sauf que la tâche est trop énorme et, un à un, les robots s'éteignent, jusqu'à ce qu'il ne reste que Wall-E, qui collectionne les babioles qu'il juge intéressantes et qui est fasciné par sa cassette VHS du film musical Hello Dolly. Puis un jour, Wall-E reçoit de la visite…

On pouvait se poser la question à savoir comment le public recevrait un film dans lequel le personnage principal ne parle pas. Remarquez, on se demandait aussi comment un film concernant un rat dans un restaurant parisien allait fonctionner et comme on dit, les sceptiques furent confondus. Eh bien! Confondus à nouveau, le sceptique. Toutes les scènes mettant en vedette Wall-E et la visiteuse EVE sont de loin les meilleures et les plus efficaces du film. D'ailleurs, il aurait été souhaitable que le scénariste et réalisateur Andrew Stanton (justement auteur de Monstres Inc. et de Histoire de jouets 2) ne s'arrête qu'à cette magnifique histoire d'amour entre deux mécaniques qui ont plus de personnalités que bien des acteurs. Malheureusement, on doit vite prendre la direction des étoiles et rejoindre les humains ennuyants pour la partie 'message écologique' du film.

C'est à ce stade que, personnellement, le film perd un peu d'intérêt, malgré les hommages à 2001: L'Odyssée de l'espace et Silent Running . C'est curieux à dire pour un film concernant des robots mais l'aspect sentimental est bien plus fort et porteur que l'aspect environnemental. Cette portion m'oblige à ne pas mettre Wall-E au même rang que les productions précédentes de Pixar.

Là où le film surpasse les précédents par contre, c'est au niveau visuel. Les images sont encore plus saisissantes que dans ratatouille, ce qui n'est pas peu dire. Vous aurez d'ailleurs un plaisir certain à remarquer tous les détails et clin d'oeils dont foisonnent les rebus encombrant la Terre. Wall-E est un autre beau film de Pixar qui ne manquera pas de vous remuer les émotions, on aurait seulement aimé qu'il se concentre sur cette belle histoire de deux âmes qui se trouvent au lieu de perdre du temps avec nous, humains ennuyants. Oh! Et ne manquez surtout pas le court-métrage Prestoqui précède, plus drôle encore que Wall-E.

par Nicolas Lacroix
vu en version française.