Se déroulant avant les intrigues de la franchise X-Men, l’histoire met en scène un Logan (Jackman) qui a fait une croix sur son passé de mercenaire pour le gouvernement américain et qui mène une vie nouvelle, peinard, dans les Rocheuses canadiennes. Or, s’il y a bien quelqu’un qui peut troubler sa quiétude, c’est Victor, son frère, lui aussi doté de super habiletés. C’est d’ailleurs ce que fait ce dernier en assassinant sa petite amie. Pour Logan, il ne reste alors plus que la vengeance. Habité d’une mission toute nouvelle, il fait confiance à son ancien employeur, un scientifique du nom de Stryker, qui promet de l’immuniser contre toutes les attaques. Une fois l’opération réussie, les choses sérieuses peuvent commencer.
Quand on n’a plus d’inspiration, qu’on veut se donner un air cool ou simplement faire gonfler son compte en banque, on fait un «prequel», la suite de films à succès dont l’intrigue se déroule avant les longs métrages de la même franchise. Et ça donne généralement des résultats comme, eh oui, les trois premiers volets de Star Wars/La guerre des étoiles… Après avoir offert aux cinéphiles le personnage de Wolverine dans trois films de la franchise X-Men, voilà que le super héros a droit à sa propre histoire, qui nous propose certaines scènes (pas très réussies) où il est encore tout jeune et qui nous explique pourquoi il est devenu l’indomptable mutant qu’il est. Soyons francs : ce n’est généralement pas la faute de la principale vedette si l’œuvre qu’on nous présente n’est pas à la hauteur des attentes et qu’elle sonne un peu faux. Il y a presque toujours un autre responsable.
Pour X-Men Origins : Wolverine/ X-Men les Origines : Wolverine, le fautif se nomme Gavin Hood. Si le scénario ne casse pas la baraque, il ne vient pas non plus anéantir toutes les chances de passer d’agréables moments. Certaines pointes d’humour sont bien senties. On se doit également de reconnaître que les événements se bousculent à une vitesse incroyable, probablement parce qu’on ne voulait pas que le long métrage ait une durée qui frise ou dépasse les deux heures. Compréhensible, quoiqu’il aurait été souhaitable de rallonger certains passages. Mais le travail accompli par le cinéaste, l’homme derrière la caméra, est beaucoup plus difficile à défendre. D’abord, oubliez immédiatement que le récit se déroule avant ceux de la populaire franchise, car la direction artistique, les scènes d’action et le montage serré et digne de jeux vidéo ou de clips musicaux fait tout pour qu’on croit au contraire. Or, avant toute chose, Gavin Hood prend les mauvaises décisions aux mauvais moments. Il prive le spectateur d’éléments qui auraient pu être intéressants, priorisant son propre plaisir à cadrer gros, cadrer large, bouger sa caméra à l’excès lors des batailles, etc.
Dommage, car sans être des personnages qui marqueront notre imaginaire collectif pour des décennies à venir, les Wolverine (Hugh Jackman honnête), Victor (Liev Shreiber semblant possédé) et autres mutants (dont le Black Eyed Peas Will.i.am et le Charlie de la série Lost Dominic Monaghan font partie) ont une présence notable à l’écran. Par contre, par moments, ils semblent y croire plus que le spectateur lui-même, un peu surpris de leurs réactions aussi spontanées qui ne laissent pas de place à l’imagination.
Ce qu’on ne pourra jamais enlever à la méga production X-Men Origins : Woverine/X-Men les origines : Wolverine, c’est qu’elle a parti le bal pour Hollywood et à donné à des nombreux cinéphiles ce qu’ils attendaient depuis plusieurs semaines : le retour d’un super héros. Par contre, Wolverine ne doit pas entretenir de grandes attentes au niveau des fans et des critiques, car ce n’est pas lui qui aura droit au trophée de la fin de l’été.
Par Yan Lauzon
Vu en version originale anglaise.