Dans une galaxie près de chez vous: le film

Critique

Ben voilà! L’utilisation à outrance du « poush-poush en cacanne » aura finalement eu raison de notre « assmossphère » et les humains doivent maintenant trouver une nouvelle planète sur laquelle habiter. La tâche revient à l’équipage du vaisseau Romano Fafard, mené par le valeureux capitaine Charles Patenaude, qui parcourt le cosmos à la recherche de l’oasis qui pourra nous accueillir, nous, cette bande de tatas. Après 5 années passées dans l’espace, Patenaude et sa bande croient bien avoir trouvé le parfait paradis avec la planète Esthétika…

N’ayant pas carburé à la série télédiffusée à Vrak dont le film est tiré, j’ai plus ou moins découvert le sympathique équipage du Fafard en voyant le film. Et puisqu’il faut bien « rendre à César… ce qui appartient à un poisson dans l’eau », il faut se rendre à l’évidence que la création de Claude Legault et Pierre-Yves Bernard est riche, tant en messages qu’en humour, tant en tendresse qu’en ironie.

On s’amuse ferme pendant le film, à cause des dialogues franchement drôles mais aussi souvent à cause des petits clins d’œil rapides, des messages ironiques du film et des interprétations réussies. Legault et Bernard visent, parfois directement, parfois par la bande, des cibles aussi variées que la guerre, le culte de la beauté, la colonisation, le gaspillage des ressources naturelles, la déresponsabilisation et j’en passe. Sans nous enfoncer leurs messages dans la gorge, les auteurs privilégient l’action, l’humour et les rebondissements et anéantissent ainsi toute impression de sermon. Ceux qui veulent uniquement s’amuser n’y voient que du feu tandis que les autres retiendront les leçons qu’ils veulent.

J’ignore si c’était le cas pour la série aussi mais Dans une galaxie près de chez vous amusera autant, sinon plus, les adultes que les très jeunes. Quelques écarts de langage portent d’ailleurs à croire que sous ses couverts de série « pour les jeunes », la création de Legault et Bernard se veut plus adulte qu’on ne le pense. Quoi qu’il en soit, tout le monde dans la salle s’amuse, peu importe quel case on coche à la question « âge » dans les sondage.

Fait rare et merveilleux, le prétexte du comique ne donne pas lieu ici à des interprétations noyées dans le cabotinage. Jodoin, Legault, Crête, Moreau, Maynard, Lucien et Bossé font rire tout en restant vrais à leur personnage. Si les filles font un peu moins rire, les scénaristes réservent aux personnages de Patenaude, Brad et Bob la majorité des blagues. Legault se grade quant à lui une scène étonnamment remplie d’émotion, efficace même si elle est tiré d’environ deux milliards de films! L’inspiration des auteurs, moitié Star Trek, moitié Red Dwarf, est évidente mais ne dérange rien.

Du peu que j’ai pu apercevoir de la série, les décors et direction photo ont abandonné le côté ringard de la série au profit d’un esthétisme plus approprié au cinéma. On camoufle derrière des éclairages adroits le manque de ressources et encore là, rien à redire sur la réalisation de Claude Desrosiers. Le rythme est soutenu, le montage correct, les images aussi léchées qu’un budget de 2,5 millions de dollars le permet. Dans une galaxie près de chez vous s’avère donc une fort agréable découverte pour le néophyte et, espérons, un digne successeur à la série télé pour les fans.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale française