Alien vs. Prédateur Affiche de film

Alien vs. Prédateur

Alien vs. Predator

  • Date de sortie: vendredi 13 août 2004
  • Genre: Conte, sci-fi

  • Réalisateur: Paul W.S. Anderson
  • Producteur: John A. Davis, Walter Hill, David Giler, Gordon Carroll
  • Site officiel: www.avp-movie.com
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Critique

J'ai eu la chance de voir le Alien original en salle, dans l'année où il est paru. J'avais à peu près 14 ans et j'ai encore des souvenirs très clairs de ces 117 minutes passées dans le noir d'une petite salle de Montréal. De bons souvenirs, même si ce fut une expérience extrêmement stressante (mais c'était le but!). Ça restera un des grands moments de cinéma marqués à jamais dans ma mémoire. On ne peut en dire de même pour Alien vs Prédateur

Des traces soudaines de chaleur sont détectées sous les glaces de l'Antarctique. Une équipe est rapidement assemblée par le multimillionnaire Charles Bishop Weyland pour aller examiner ce qui semble être une pyramide enfouie à des milliers de pieds sous la glace, une pyramide construite bien avant celles de l'Égypte. Ils découvriront bien vite qu'ils ne sont pas seuls sous la glace.

L'idée de deux créatures extraterrestres qui viennent sur la Terre pour s'affronter chaque 100 ans vous paraît-elle ridicule ou 'cool'? La réponse à cette question vous indiquera si vous devez aller voir AvP ou non. En effet, le film de Paul W. Anderson demande, que dis-je, exige, une tolérance exemplaire au ridicule. Comme tous les films d'Anderson d'ailleurs. Après les décevants (soyons gentils) Event Horizon et Soldier, Anderson m'avait impressionné avec un Resident Evil fort divertissant et plutôt efficace. Mais après avoir vu AvP une chose apparaît certaine: Anderson n'a aucunement le talent requis pour succéder à Ridley Scott, James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet à la barre de la franchise Alien. Ni même à Stephen Hopkins, qui a réalisé Prédateur 2!

Pour chaque moment réussi (et le film en contient une poignée), Anderson dilue sa réussite dans le convenu et/ou le ridicule. Son scénario emprunte des clichés à de bien meilleurs films comme Indiana Jones, Jurassic Park, Cube et The Thing. Et sa finale a beau se vouloir 'originale' et 'cool' elle s'avère plutôt complètement idiote et impossible, à moins qu'il ne manque au montage la scène de baise entre Alien et Prédateur…

Un autre handicap de ce film est le public visé, celui des jeunes adolescents alors que tous les films précédents, tant pour la série Alien que Prédateur, s'adressaient aux adultes. Il y a donc très peu du carnage tant attendu par la promesse de cet affrontement (et celui qu'on retrouvait dans la bande dessinée AvP) et le film, tout comme les créatures du titre, en perdent en sauvagerie naturelle.

Les personnages ne s'en tirent guerre mieux. Un ramassis de stéréotypes forcés de dire les dialogues souvent ridicules d'Anderson. La présence de Lance Henriksen offre à tout le moins un lien sympathique avec les autres films de la série (il y incarne Charles Weyland, hommes d'affaires qui se fera construire un androïde à son image: Bishop, vu dans Aliens).

Les puristes pourront également reprocher à Anderson ses changements aux mythologies des deux créatures. À ce chapitre, Anderson respecte plus Alien que le Prédateur mais les éléments discordants touchent les deux créatures. Il ne faut donc pas trop réfléchir au film, sous peine de le voir complètement s'écrouler sous une avalanche de non-sens. Pour en discuter de certains (non-sens), écrivez-moi en cliquant ici.

Si vous possédez un PC (et de toute évidence vous en avez un, puisque vous lisez ceci) sachez que les deux jeux pour ordinateurs tirés de cette confrontation mythique étaient plus tendus et plus enlevant que ce film et respectaient bien plus l'esprit des deux franchises. AvP est un film d'action adéquat, sans grande originalité et sans grand effort pour surprendre. La définition même d'un produit de masse sans âme. Par contre, les effets spéciaux sont généralement de grande qualité, en particulier les Aliens et surtout leur reine, que nous n'avons jamais vue si redoutable. Le film propose également quelques clins d'œil amusant aux films précédents qui feront sourire. Mais l'ensemble est plutôt décevant et à des années lumière de la qualité des premiers films de chacune des séries. AvP fera certainement quelques dollars au guichet, ce qui donnerait raison au slogan: peu importe qui gagne, nous perdons.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

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