Méchant Père Noël Affiche de film

Méchant Père Noël

Bad Santa

  • Date de sortie: vendredi 28 novembre 2003
  • Genre: Comédie

  • Réalisateur: Terry Zwigoff
  • Producteur: Bob Weinstein, Sarah Aubrey, John Cameron
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Critique

Si vous détestez Noël et toutes ses « traditions » discutables comme les cantiques, les contes et les bons sentiments, Bad Santa est le baume empestant l’alcool, l’urine et la cigarette que vous attendiez peut-être.

Willie (Billy Bob Thornton) est un perdant né, un crétin fini qui a adopté tous les vices de la Terre. Sa seule période d’activité est celle qui entoure les fêtes, alors que Willie et son associé Marcus (le nain Tony Cox) se font engager dans un grand magasin différent chaque année en tant que Père Noël et lutin de service et cambriolent le magasin le soir de Noël. Ils vivent tant bien que mal le reste de l’année sur les recettes de leur vol de Noël. Malheureusement pour Willie, son « travail de jour » lui fait rencontrer un garçon, encore plus perdant que lui, qui va changer la donne pour le meilleur et pour le pire.

Si vous croyez que cette intrigue servira de tremplin à un film qui nous forcera une petite histoire de rédemption comme savent si bien le faire les américains, détrompez-vous. Terry Zwigof (Ghost World) et les scénaristes John Requa et Glenn Ficcara (sans oublier les producteur Ethan et Joel Coen) restent fidèles à l’esprit de leur film du début à la fin. Tout comme Billy Bob Thornton, qui résiste à la tentation d’adoucir son personnage antipathique. Les rares moments de pathos que contient le film sont dus aux situation et aux personnages, pas à un scénario lâche et sentimental. Sous l’hilarité presque constante, Bad Santa demeure un film infiniment triste, pour ceux qui s’ouvrent à cette dimension du long-métrage. Elle ne nous est pas imposée de force, mais cette tristesse est là, soulignant constamment les actions auto-destructives de Willie.

Les acteurs sont en grande forme et, dans au moins un cas, renversants. Thornton joue sur un registre qu’il a emprunté récemment dans L’homme qui n’était pas là (des Coen justement) mais s’avère sans peur et entièrement dédié à nier toute rédemption à son personnage. Bernie Mac fait un superbe travail comme d’habitude. Mac m’a fait rire dans une foule de films qui n’étaient pas à la hauteur de son talent comme Drôles de dames 2/Charlie’s Angels : Full Throttle et Chef de l’état/Head Of State. Content qu’il ait enfin trouvé un film qui mérite ses attentions comiques. Bad Santa propose de plus une pléiade de seconds rôles tous aussi efficaces les uns que les autres dont la ravissante Lauren Graham (bien loin de Gilmore Girls ici) et le dernier rôle au cinéma de John Ritter (le film lui est d’ailleurs dédié). Mais c’est sans contredit le jeune Brett Kelly qui m’a impressionné. Son jeu dans le rôle du garçon (Willie l’appelle The Kid pendant tout le film, ne daignant même pas apprendre son nom) est drôle, touchant et remarquable à la fois. Et sans cette manie détestable qu’ont certains jeunes acteurs d’avoir l’air bien trop sage pour leur âge.

Bête, vulgaire et méchant, le film de Terry Zwigof déplaira aux âmes plus sensibles (on leur suggère plutôt Nez rouge ou Le lutin/Elf) mais sera un véritable régal pour les cyniques et ceux qui en ont plein le... dos du sentimentalisme crasse qui imprègne un peu plus la période des fêtes chaque année.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise
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