Le retour de Danny Ocean Affiche de film

Le retour de Danny Ocean

Ocean's Twelve

  • Date de sortie: vendredi 10 décembre 2004
  • Genre: Thriller

  • Réalisateur: Steven Soderbergh
  • Producteur: Jerry Weintraub
  • Durée: 2h 05m
  • Site officiel: www.oceans12.net
Lire en anglais

Critique

Après la télé réalité, voici un exemple de ce qu’on serait tenté d’appeler le « cinéma-réalité ». Car Le retour de Danny Ocean/Ocean’s Twelve n’est rien si ce n’est une chance pour le public de passer quelques heures à se marrer en compagnie de stars sympathiques, qui se marrent d’ailleurs elles aussi. L’intrigue et la logique ne sont que considérations secondaires dans un film où l’attrait principal sont de belles gueules bien habillées dans de beaux décors et récitant de savoureux dialogues. Mal fait, le produit serait complètement indigeste. Finement réalisé, c’est un plaisir unique et un rudement bon moment passé au cinéma.

Trois ans se sont écoulés depuis le vol des casinos de Terry Benedict (tout comme trois ans se sont écoulés entre les films). M. Benedict, mauvais perdant comme on le connaît, n’a pas abandonné ses recherches pour retrouver le groupe de cambrioleurs, particulièrement Danny Ocean. Ce qu’il réussit évidemment. Comme Benedict veut absolument être remboursé (160 millions$ plus intérêt, ça fait pas mal surtout sans taux préférentiel), la bande doit se reformer et planifier de nouveaux coups pour renflouer ses coffres. Pendant ce temps, un cambrioleur rival et une détective de la police européenne (et ex-flamme de Rusty) surveillent de près les joyeux lurons.

Absolument tous les participants du premier film sont de retour même s’ils n’ont pas toujours grand-chose à faire. Chaque personnage a son petit moment mais cette fois l’accent est un peu plus sur les personnages de Matt Damon et Brad Pitt. On ajoute au mélange Catherine Zeta-Jones et Vincent Cassel, tous deux s’intégrant sans aucun effort dans l’équipe. Zeta-Jones remplace, de fait, Roberts comme la goutte d’estrogène au sein de cette piscine de testostérone. Car les deux « vedettes » du film précédent, Clooney et Roberts, ont un rôle plus effacé cette fois.

Si l’intrigue de Le retour de Danny Ocean/Ocean’s Twelve s’avère plus compliquée en apparence et un peu faussement étirée, à la base le premier et le second film sont quasi identiques. Impossible de trop élaborer sans que vous ne l’ayez vu car je ne voudrais pas gâcher des surprises potentielles mais disons que les cambriolages ne sont pas nécessairement les buts ultimes ni de l’un ni de l’autre des films.

Moins linéaire que l’original, ce nouveau film prend encore plus de plaisir dans les détours, les à-côtés que d’autres films laisseraient tomber parce que non essentiels à l’intrigue. Là encore, l’impression pour le spectateur est d’observer une soirée privée où de vieux copains s’amusent à improviser et à se faire des blagues entre eux. Si cet aspect vous rebute, oubliez Le retour de Danny Ocean/Ocean’s Twelve. La majorité de son intérêt tient là. La planification des coups, les mécanismes des vols restent vraiment au second et même troisième rang.

Steven Soderbergh réalise le film avec son style habituel, près du cinéma vérité et de la « nouvelle vague » française. Généralement sobre, Soderbergh se permet deux ou trois petites fantaisies réussies dans sa mise en scène. Le reste du temps, il laisse parler les belles gueules et les beaux costumes. Même les décors locaux intéressent moins le réalisateur que ses acteurs. On aurait presque pu rester aux États-Unis au lieu de se déplacer vers les Pays-Bas et l’Italie.

Il va sans dire que les acteurs se prêtent tous au jeu avec beaucoup de charme et un plaisir évident. Il ne s’agit pas tant de performances que de s’amuser dans la peau de leur personnage. Là encore, Damon est le plus appelé à jouer un rôle et il s’acquitte fort bien de la tâche. Pour Clooney et Roberts, c’est plutôt l’occasion de montrer qu’ils savent rire d’eux-mêmes, ce qui ne manque jamais d’attirer la sympathie. Cassel impressionne et Zeta-Jones rayonne, les autres font leur possible avec le court temps qui leur est alloué.

Plus que jamais, la saga de Danny Ocean représente exactement l’esprit de la version 1960, qui mettait en vedette le célèbre « rat pack » de Sinatra et Martin. La définition même de « cool », tant dans l’attitude que les répliques. On embarque dans cette démarche ou pas. Je n’ai aucun doute que si le premier film vous a plu, vous apprécierez le second même si le rythme est moins soutenu et que l’intrigue présente plus de soubresauts. Pour ma part, j’ai bien aimé participer à cette petite soirée entre amis et je lui donne la même cote que le premier film.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

Change Location