Joanna Eberhart est la présidente du réseau de télévision EBS. Un de ses concepts pour une nouvelle émission de télé réalité tourne au vinaigre et la voilà saquée. Une dépression nerveuse plus tard, Joanna et son mari Walter déménagent à Stepford, Connecticut, pour repartir à neuf et sauver une union vacillante. Si Walter semble d'adapter à merveille à cette nouvelle vie, Joanna elle a toutes les difficultés du monde à tomber dans le moule des femmes de Stepford, toutes belles, correctes et de parfaites maîtresses de maison. Tellement parfaites d'ailleurs que Joanna décide qu'il y anguille sous roche…
Pour quiconque connaît le film original, le roman d'Ira Levin ou même a vu la bande-annonce, ce n'est pas un secret: des robots ont remplacé les femmes de Stepford. Le concept, révolutionnaire et anticipateur il y a 30 ans, fait rigoler aujourd'hui. De fait, Les femmes de Stepford c'est 35 minutes de bonne comédie auxquelles succède un véritable film à catastrophe (prend des notes, Roland Emmerich). Le genre de 'guerre des sexes' ridicule qu'Hollywood nous balance trop souvent, où les femmes viennent en deux variétés seulement: des enragées insensibles obsédées par le boulot ou des idiotes soumises bonne à rien sauf baiser et faire la cuisine. Où les hommes sont tous des 'p'tites bites' frustrés et incapable d'accepter une femme comme leur égal et encore moins supérieur. Le film lui-même est affreusement démodé, bien plus que les attitudes qu'il 'satirise'. À l'image des robots du film, Les femmes de Stepford n'a absolument rien dans la tête, n'a rien à dire que des âneries et ne retient pas notre attention plus que 15 minutes.
Ça ne fonctionne donc pas comme thriller (aucun suspense) ni comme satire (aucune intelligence ni aucun mordant). Que reste-il? L'aspect comédie fonctionne un moment mais s'épuise plus vite que moi dans un escalier. Et comme drame familial? Le public est censé sympathiser avec Joanna simplement parce que le personnage est joué par Kidman, mais Joanna est antipathique et détestable et mérite, effectivement, de voir changer sa personnalité. Il en va de même pour son mari Walter (joué par Matthew Broderick), qui dégage une telle impression de faiblesse qu'on se demande en effet ce que Joanna lui trouve. Ne mentionnons pas les enfants, qui disparaissent de l'écran après 10 minutes. Donc Les femmes de Stepford échoue aussi sur le plan du drame familial, ce qui n'était pas son but, avouons-le. Mais justement, on ne trouve aucun but au film, qui échoue sur tous les plans possibles et imaginables.
Même la participations de vedettes comme Glenn Close (cabotine à souhait), Christopher Walken (trop restreint), Bette Midler (amusante) et Faith Hill (pratiquement invisible) n'arrivent pas à sauver Les femmes de Stepford. Une poignée de bons 'one liners' ne font pas un film, loin de là. C'est si mauvais et gratuit qu'à un certain moment je me suis demandé si Kidman n'avait pas accepté ce film dans le seul but avoué de se venger publiquement de Tom Cruise. Après tout, son mari walter est plus petit qu'elle, il est jaloux de son succès, lui reproche de ne pas s'occuper des enfants etc. Hum… y aurait-il anguille sous roche après tout?
par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise.