Rebond Affiche de film

Rebond

Rebound

  • Date de sortie: vendredi 1 juillet 2005
  • Genre: Comédie

  • Réalisateur: Steve Carr
  • Producteur: Robert Simonds
  • Scénario: Jon Lucas, Scott Moore
  • Studio: 20th Century Fox
  • Durée: 1h 27m
  • Site officiel: www.reboundthemovie.com/
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Critique

Bon. Disons-le d’entrée de jeu : Martin Lawrence n’est pas le premier et ne sera pas le dernier acteur à jouer dans une comédie avec des enfants alors que sa carrière au cinéma vacille. Les noms se bousculent d’ailleurs à une vitesse folle : on n’a qu’à penser à Eddie Murphy, Steve Martin et Antonio Banderas pour réaliser à quel point certains acteurs voient en ce genre un tremplin ou une porte de sortie… Aucune surprise, donc, lorsqu’on voit Lawrence à l’affiche dans la comédie Rebound (v.f.: Rebond), entouré d’un groupe de jeunes.

Roy McCormick est un homme plus préoccupé par son image que par l’équipe de basket-ball collégiale qu’il dirige. Toujours tiré à quatre épingles, il fait les couvertures des plus prestigieux magazines et l’argent coule à flot. La vraie vie de star, quoi. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où, après avoir enguirlandé l’arbitre pour une décision controversée et avoir tué la mascotte de l’équipe par accident lors d’un match, il est renvoyé de la ligue. La seule solution de son agent : le convaincre de diriger l’équipe d’une petite école secondaire sans le sou pour rehausser la valeur de son image. Ce qu’il fera.

Avec un scénario qui laisse plutôt indifférent, Rebound partait déjà dans la mauvaise direction. Des moments prévisibles, bien sûr, mais aussi des enfants qui ne nous sont sympathiques qu’à la fin du film, alors que le tout est joué. Ce qui vient probablement du fait qu’on ne les voit qu’au gymnase, alors qu’ils ne veulent pas pratiquer. Qu’ils sont lâches, sans motivation. Par contre, les touches d’humour éclair et les répliques incisives atteignent souvent la cible. Pas assez nombreuses, certes, mais, elles y sont. On reproche aussi très souvent aux films – en particulier ceux de sport – de ne pas transmettre un message. Eh bien, au moins, ici, l’appel est lancé est le message est clair : il faut se sacrifier lorsqu’on joue en équipe. Jouer avec les autres, communiquer et faire confiance à ses coéquipiers peut résulter en de très bonnes choses.

Là où les choses se corsent définitivement, c’est du côté de la réalisation de Steve Carr. L’homme à la filmographie peu impressionnante (Daddy Day Care, Dr. Dolittle 2 et Next Friday) nous propose un film à deux vitesses en jouant avec les images et en s’amourachant de musiques inappropriées et parfois carrément irritantes. On en vient d’ailleurs rapidement à se demander pour quel public le film a été conçu (adultes ou enfants?) tant on cerne mal les intentions du réalisateur. Son seul ajout digne de mention provient des scènes calquées sur l’émission Off the Record diffusée sur TSN lors de laquelle les commentateurs de l’actualité sportive s’en donnent à cœur joie et ridiculisent Roy McCormick. Mais avec cet ajout vient inévitablement une autre coupure dans la réalisation de Carr.

Puis, il y a Martin Lawrence et le reste de la distribution. L’ancien «Bad Boy» semble sorti tout droit de son lit pour les besoins du tournage. Parfois surprenante caricature de P. Diddy, tantôt (trop) gentil entraîneur au caractère bouillant, Lawrence campe un personnage inégal dont le brusque changement de vie laisserait n’importe qui perplexe. Lorsqu’il reçoit enfin une offre alléchante pour poursuivre sa carrière, il la décline pour passer le plus clair de son temps avec ces jeunes devenus véritables pros. Tout ça gratuitement… Ses méthodes ont toutes quelque chose d’assez ingénieux, mais les clichés qui parsèment le scénario viennent y jeter un peu d’ombre. Les personnages secondaires excentriques (l’entraîneur des Vikings est un hystérique qui s’apparente drôlement à un lutteur et la directrice de l’école est une femme lucide, mais très sarcastique) ont tôt fait cependant de raviver un certain intérêt.

Bref, Rebound n’est pas un film qui tient la route si on l'analyse. Il n’en demeure pas moins divertissant par moments et assez sympathique en bout de ligne. Certes, il est évident qu’il ne passera pas à l’histoire, pas plus que Lawrence d’ailleurs, dont les choix de productions sont de plus en plus contestables.

par Yan Lauzon (Collaboration spéciale)
vu en version originale anglaise

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