La famille Carter décide de célébrer le 25e anniversaire de mariage des parents avec un voyage en caravane motorisée au Nouveau-Mexique. Malheureusement pour eux, ils s’aventurent sur les lieux de tests nucléaires du gouvernement américain et y rencontrent une autre famille, des dégénérés en mutation radioactive, et bien peu s’en sortiront vivants.
Avec Décadence 2, Wolf Creek et L’Auberge, les derniers mois de cinéma d’horreur américain représentent certainement la période la plus explicite des 15 dernières années. Certains s’en réjouiront, d’autres pas. Le Visage de la peur s’inscrit parfaitement dans cette tendance excessive et sachez que le sang et les viscères aspergent l’écran, tout comme lors du film précédant d’Aja.
La structure du film reprend assez fidèlement celle de l’original, du moins dans la première moitié. Le caractère de chaque personnage est sommairement mais efficacement illustré puis les mutants font irruption et laissent déborder une furie sadique et meurtrière. Après ce premier assaut, qui arrive environ au milieu du film, le reste diffère beaucoup du film de 1977, parfois pour le mieux.
Aaron Stanford, pratiquement impossible à reconnaître pour ceux qui l’ont vu dans la peau de Pyro dans X-Men 2, est efficace dans le rôle du « libéral démocrate qui n’aime pas les armes ». Il représente carrément Dustin Hoffman dans Straw Dogs de Peckinpah et aura la même trajectoire, incluant les verres brisés de l’affiche du film de Peckinpah. Un homme paisible arraché à son confort et à ses racines par des forces implacables. Il devient le centre du film, appuyé par Emilie de Ravin (Claire dans la série Perdus/Lost) dans un rôle trop typique et par Dan Byrd, un jeune acteur à surveiller. Les acteurs secondaires, menés par Ted Levine (Buffalo Bill dans Le Silence des agneaux) sont corrects dans des rôles eux aussi plutôt typés.
Les personnages du scénario d’Aja et de son copain Gregory Levasseur sont malheureusement du genre qui n’ont jamais vu de film d’épouvante et donc, ils s’aventurent seuls le soir, suivent leur chien qui se sauve à la poursuite d’une odeur mystérieuse et surtout, laissent tomber une arme juste à côté d’un méchant qui semble avoir été vaincu. Ce genre de paresse au niveau scénaristique dérange mais pas trop, du moins jusqu’à la finale vraiment surfaite.
Sauvage et excessivement violent, Le Visage de la peur n’est pas pour tout le monde. Par moments très intense, le film affiche fièrement ses origines de série B de la fin des années 70 et outre quelques choix douteux dans le scénario, l'oeuvre est efficace et une bonne reprise. En cherchant très fort, certains y verront une allégorie sur l’administration Bush et ses politiques internationales mais je n’irais pas jusque-là. Par contre, il est indéniable que le film d’Aja examine, de façon superficielle, l’effet de la violence sur l’individu, comme bien des films avant lui.
par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise