Deux illusionnistes, autrefois partenaires de la même troupe, deviennent rivaux professionnels et personnels après un incident tragique. Rupert Angier (Hugh Jackman) et Alfred Borden (Christian Bale) prennent tous les moyens pour se surpasser l’un l’autre dans l’Angleterre du tournant du siècle.
Visuellement somptueux, The Prestige baigne dans une atmosphère fortement influencée par Jules Vernes, où le victorien et le merveilleux se côtoient constamment. La direction photo de Wally Pfister (qui a signé les précédents de Nolan) est toujours aussi magnifique. Autre plaisir pour les yeux : le trio Jackman-Bale-Johansson, même si Scarlett n’a en fait qu’un rôle figuratif. Les performances sont à la hauteur des personnages, donc bien rendus mais un peu limités.
Le scénario est rempli de détours et de trompe-l’œil et notre fascination pour les extrêmes vers lesquels ces deux illusionnistes sont prêts à aller ne vacille jamais. Ce qui manque cruellement au récit par contre est une âme et du cœur. Le film tente de combler ces manque en étant « raconté » par le personnage le plus humain, le mentor d’Angier joué par Michael Caine, mais même la chaleur du personnage n’arrive pas à réchauffer le cœur du film. Le spectateur est donc laissé en pan, au rang d’observateur détaché et non de participant actif.
L’autre problème du scénario est qu’il est si sûr de nous mystifier qu’il ne se rend pas compte qu’il fini par devenir prévisible. Le dévoilement final, qui s’annonce comme le clou du spectacle, s’avère donc décevant sur tous les angles. The Prestige est un spectacle magique, certes, mais où le magicien manque trop de charisme et où l’on entrevoit parfois la carte cachée dans la manche. Techniquement admirable, le film manque d’émotion ce qui, Rupert Angier vous le dira, ne se fait tout simplement pas en magie.
par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise