L’inspecteur Lee (Chan) et le détective Carter (Tucker) sont de retour pour une nouvelle et dangereuse mission. Leur amitié en a pris pour son rhume au cours des dernières années, mais devant l’insistance de Carter, le duo se réunit pour combattre les Triades, une section de la mafia chinoise qui sévit à Paris. En plus de tester leurs habiletés et leur endurance, ce voyage dans la Ville Lumière mènera Lee à une inévitable confrontation avec son frère, le dangereux leader de l’organisation criminelle asiatique.
Meilleur que le deuxième ce Rush Hour 3? Pour la plupart des aspects, oui. Supérieur au premier volet? Pas aussi fort et aussi surprenant, non, mais grâce à certains changements, on parvient à modifier (un peu) une recette qui, autrement, aurait drôlement senti le réchauffé pour cette série qui a débuté en 1998… Comment? En donnant légèrement moins de cascades à Jackie Chan et en accordant plus de batailles à Chris Tucker. En offrant aussi au premier quelques lignes comiques supplémentaires. En y ajoutant des personnages pour le moins intenses, comme le chauffeur de taxi français (campé par un Yvan Attal réglé au quart de tour), sa femme à ne pas contredire (Julie Depardieu en feu) et un détective (le cinéaste Roman Polanski) qui n’a pas peur de se servir du gant de caoutchouc pour parvenir à ses fins.
S’il y a une séquence qui vaut le détour, c’est bien celle de la bataille sur la Tour Eiffel. Peu crédible parce qu’étrangement, les deux adversaires connaissent presque parfaitement les lieux et qu’en plus, ils n’ont que peu de difficulté à se promener d’une poutre à l’autre après que le soleil soit tombé, mais visuellement fort impressionnante. Comme si on y était. Et c’est ce qui ressort du travail de Brett Ratner. Il réussit souvent à nous plonger dans ses scènes avec une technique habilement maîtrisée. Il sait doser adéquatement humour, action et cascades. Prouesses athlétiques d’ailleurs qui proviennent en grande partie de Jackie Chan qui – à 53 ans – prend encore un malin plaisir à toutes les effectuer. De son côté, Tucker s’acquitte fort efficacement de sa tâche de faire rire en s’énervant et en se servant à outrance de sa voix de fillette.
Le scénario a ses forces et ses faiblesses. Certes, on n’analyse pas grand-chose avec ce Rush Hour 3. Même s’il est à la fois question des Américains, des Asiatiques et des Français, on ne s’aventure pas du tout sur le terrain de la politique. On ne confronte rien, on ne se mouille à aucun sujet délicat. Le dénouement de l’histoire est prévisible, mais le changement d’attitude de certaines personnages a au moins le mérite de diversifier un peu l’ensemble. Et puis, il y a quelques répliques assez cinglantes envers les Américains. On y parle, entre autres, du dopage de Barry Bonds (qui est le nouveau roi des coups de circuit du baseball majeur) et du fait que les habitants du pays de George W. Bush savent comment tuer des gens sans raison, surtout en Irak. Assez incisif.
Le problème avec ce troisième volet, c’est qu’on ne ressent aucunement une pression reliée à l’heure limite. Le compte à rebours n’a jamais été amorcé, dirait-on. Certes, le fait que les vilains ne soient pas vraiment méchants n’aide pas la cause. Disons seulement que la mission dont il est ici question n’a pas du tout ce caractère de vie ou de mort.
Néanmoins, Jackie Chan et Chris Tucker font le boulot qu’on leur a demandé dans Rush Hour 3. Ils livrent la marchandise. Il est évident qu’ils n’ont pas ni le tonus ni la force de frappe de certains duos comme les « Bad Boys » Will Smith et Martin Lawrence, mais quand vient leur tour de jouer aux justiciers et de nous faire passer un bon moment, les deux comparses n’ont pas à recevoir de conseils.
Par Yan Lauzon
Vu en version originale anglaise