On ne rigole pas avec le Zohan Affiche de film

On ne rigole pas avec le Zohan

You Don't Mess With the Zohan

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Critique

Un peu comme Will Ferrell, Adam Sandler a fini avec le temps à me convaincre de son talent. Je détestais son genre d ecomédie puérile et infantile puis, à mesure qu'il a tenté autre chose (par exemple le fabuleux Punch-Drun Love/Ivre d'amour) je me suis mis à le regarder dans autre chose. Avec Zohan il retombe dans le puéril facile, ce qui serait acceptable si le film était vraiment drôle.

Zohan est un agent anti-terroriste israélien passé maître dans l'art de combattre les Palestiniens. Sex-symbol, DJ, vedette nationale, héros décoré, Zohan est a pourtant assez et rêve d'une chose: aller à New York et coiffer les gens chez Paul Mitchell. Il s'y rend et découvre que les rêves sont parfois plus difficiles à réaliser qu'on ne le croit, même pour lui.

Voici un test rapide pour savoir si le film est fait pour vous ou non: est-ce qu'un acteur qui se gonfle l'entrejambe à l'aide de 2-3 paires de bas vous fait rire? SI oui, courez au cinéma. Sinon, vous pouvez cesser de lire ici et passer votre tour. Surtout au prix où est l'essence…

Le film est plein de bonnes intentions mais n'a ni le scénario ni l'intelligence pour soutenir ces intentions (il faut de l'intelligence pour être amusant, même si c'est avec des stupidités). Et pour ce qui est des tentatives de messages sociopolitique du film, Sacha Baron Cohen l'a fait de façon bien plus efficace et 100 fois plus drôle avec Borat. L'humour puéril tombe vite à plat (l'obligation de tourner une comédie accessible au jeune public n'aidant rien) et la répétition est constante, preuve évidente du manque d'inspiration des scénaristes (dont Sandler fait partie) au-delà du concept initial d'un tueur professionnel devenu coiffeur. On ne sent aucun effort pour aller au-delà du facile, du cliché et du convenu. Le seul effort est celui de Sandler pour se gonfler un peu les muscles pour les scènes où il n'est pas doublé par un cascadeur au bien meilleur physique.

D'ailleurs la vedette elle-même se fait souvent damer le pion, les quelques moments amusants venant plus souvent des acteurs périphériques tels que Nick Swardson dans le rôle du gentil jeune homme qui accueille Zohan chez lui ou Shelley Beerman (Curb Your Enthusiasm) dans le rôle du père de Zohan. Pas grand-chose à dire sur notre beauté montréalaise, Emmanuelle Chriqui, la flamme potentielle de Zohan. Elle est jolie et maintient bien l'accent mais son rôle est plutôt limité.

Vraiment le film n'est à recommander qu'aux plus inconditionnels de Sandler et encore. Parce que pour une fois, le titre francophone d'un film correspond plus à ce dernier que son titre original.

par Nicolas Lacroix,
vu en version originale anglaise
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