Coeur d'encre Affiche de film

Coeur d'encre

Inkheart

  • Date de sortie: vendredi 23 janvier 2009
  • Genre: Conte, sci-fi

  • Réalisateur: Iain Softley
  • Producteur: Iain Softley, Diane Pokorny, Cornelia Funke
  • Scénario: David Lindsay-Abaire
  • Studio: Alliance Films
  • Durée: 1h 46m
  • Site officiel: www.inkheartmovie.com
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Critique

Les best-sellers racontant des aventures fantastiques ont permis aux dirigeants des grands studios hollywoodiens de garder contact avec les jeunes et les moins jeunes au cours des dernières années. La franchise Harry Potter, celle des Chronicles of Narnia/Chroniques de Narnia et, tout récemment, une autre amorcée par Twilight/Twilight : la fascination prouvent à quel point le succès de la démarche. Le dernier film à avoir vu le jour est Inkheart/Cœur d’encre inspiré du roman du même titre rédigé par l’écrivaine allemande Cornelia Funke. Charmant à ses heures et magique à d’autres, le film aurait toutefois pu mettre en scène une aventure palpitante et deux héros plus charismatiques.

Il y a presque dix ans, après avoir lu une histoire à haute voix à sa fille, Mortimer Folchart a perdu sa femme Resa parce qu’il a le don de donner vie à des personnages fictifs qui quittent les livres pour être remplacés par des gens vivant dans le vrai monde. Pour ramener sa bien-aimée, il doit mettre la main sur un exemplaire du roman Inkheart/Cœur d’encre. Heureusement, un jour, la chance lui sourit. Mais avec la découverte de ce livre, de nombreux individus colorés se manifesteront. Pour retrouver Resa, Mortimer et sa fille auront donc besoin de beaucoup d’aide, surtout afin de vaincre Capricorn, le vilain de l’histoire, qui la détient prisonnière.

Brendan Fraser ne mérite pas de tenir aussi souvent la vedette de films à gros budget. Ayant de la difficulté à courir comme il se doit quand la situation l’exige, il campe (toujours ?) un gars ordinaire au centre d’une aventure extraordinaire. L’acteur n’a pas les ressources pour nous faire apprécier pleinement ce genre de personnage qu’il rend, soyons honnêtes, assez ennuyant. Cette fois, il a cependant la chance de compter sur des collègues qui peuvent venir le sauver dans de nombreuses scènes. Andy Servis (très convaincant en vilain Capricorn), Paul Bettany (fort habile sous les traits de Dustfinger, un cracheur de feu malheureux de sa situation) et Jim Broadbent (l’auteur du roman émerveillé tel un garçon à l’idée de voir ses personnages prendre vie sous ses yeux) volent littéralement plusieurs séquences. Il arrive régulièrement que le duo formé de Fraser et sa fille soit totalement dépourvu d’intérêt, si bien qu’inévitablement, on en vient à le considérer comme accessoire durant l’aventure… Ce qui n’est pas une très bonne chose.

Le récit a ses forces et ses faiblesses. Truffée d’aspects magiques et originaux (il faut voir les singes volants pour comprendre que l’univers avait un potentiel évident), l’histoire ne manque pas d’imagination. Les péripéties sont nombreuses et le rythme relativement soutenu. Or, le scénario n’a rien à voir avec les aventures que l’on n’oublie pas, celles qui restent gravées dans la mémoire parce qu’elles nous enchantent. Tournure intéressante, par contre, que celle des personnages qui viennent habiter « notre monde » ; on n’a pas voulu produire l’effet contraire, celui rabâché du héros qui plonge dans un livre, dans une époque qu’il ne connaît absolument pas, pour retrouver sa bien-aimée.

Commune, la réalisation ne dispose pas d’une signature qui permette de la différencier des films à Hollywood. Pourtant, la plupart des éléments pour créer une ambiance fantastique attirante étaient présents : des décors enchanteurs, des lieux propices à l’action, des personnages issus d’un conte et bien différents des deux héros lancés dans leur périlleuse quête. Mais la réalisation ne représente qu’une succession de plans qui nous laissent la majeure partie du temps jouer le rôle de spectateur. Impossible d’être impliqué dans un périple de la sorte. Certains moments sont toutefois sympathiques ; l’interprétation de quelques acteurs, les nombreuses péripéties et les éléments différents et uniques produisent de l’effet. Le mérite ne revient toutefois nullement à Iain Softley qui se trouvait derrière la caméra.

Inkheart/Cœur d’encre n’est pas à laisser de côté. Cependant, avec tous les contes et les aventures fantastiques qui ont habilement meublé le paysage cinématographique depuis quelques années, il n’a pas l’envergure pour ébranler plusieurs des franchises qui sont présentement exploitées. On croit au divertissement pour la famille sans trop de remous de la part des uns et des autres, mais il ne faut pas penser que l’aventure nous transportera vers des sommets inexplorés. Sinon, la déception risque de se pointer le bout du nez.

Par Yan Lauzon

Vu en version originale anglaise.

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