Rapides et dangereux (2009) Affiche de film

Rapides et dangereux (2009)

Fast & Furious

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Critique

En 2001, on pouvait comprendre. Avec ses voitures rutilantes, ses femmes à l’allure sexy et de l’action à rendre, le film The Fast and the Furious/Rapides et dangereux avait réuni les bons ingrédients pour se retrouver en tête du box-office. Et puis, le duo formé de Vin Diesel et Paul Walker n’était pas parfait mais assez dynamique pour tenir la route. Mais huit ans plus tard, alors là, on se retrouve dans le gravier. Le principal intérêt du quatrième volet de cette franchise - au titre original de Fast & Furious/Rapides et dangereux - ne réside pas dans ces bolides (encore une fois accessoires), mais plutôt dans la réunion à l’écran des deux hommes aux côtés de Michelle Rodriguez et Jordana Brewster qui s’étaient éclipsées après le premier film. Et ces acteurs n’ont pas suffisamment de coffre pour nous mener sans égratignure à destination.

Le criminel Dom Toretto (Diesel) sent que ça commence à sentir la soupe chaude du côté des policiers. Il abandonne donc ses amis et sa petite amie, Letty (Rodriguez). Quand il apprend que cette dernière a été tuée, il décide de retrouver le salaud qui a commis ce geste, au grand désespoir de sa sœur (Brewster). Son parcours le mènera au même endroit que l’agent des forces de l’ordre Brian O’Conner (Walker), dans le milieu underground et très lucratif des courses de voitures modifiées. Les deux hommes devront faire équipe pour mettre la main sur un ennemi commun, un type nommé Braga, activement recherché par les policiers.

Si le laxisme se fait sentir à plusieurs égards lorsqu’on regarde ce Fast & Furious/Rapides et dangereux, quelques membres de l’équipe associée à cette production très hollywoodienne n’ont par contre pas chômé. À la quantité incroyable et injustifiable de pièces musicales qui tapissent chacune des scènes, on peut aisément penser qu’ils étaient plusieurs à travailler à temps plein du côté du son. Impossible de bénéficier de plus de deux minutes consécutives sans être frappé par un mur sonore. Ça en dit long sur la confiance qu’avait le réalisateur en le scénario et ses acteurs… D’ailleurs, parlant de Justin Ling - qui a mis en images ce quatrième film de la série (il s’était aussi chargé du troisième) -, on peut lui reprocher son enthousiasme à créer de l’action. Il bouge tant sa caméra lors des poursuites qu’il forme un écran entre la course et le spectateur, soit le contraire de ce qu’il aurait sans doute souhaité. Parfois, ce concept éculé touche la cible, mais la plupart du temps, on a l’impression d’être dans un de ces jeux vidéo de course qu’on retrouve en abondance sur le marché.

D’accord, il ne fallait pas s’attendre non plus à ce que le scénario nous laisse pantois. Qu’il crée un débordement de joie, des palpitations ou des sensations fortes. Quoique on peut toujours rêver. Or, pouvait-il y avoir des clichés plus marquants et des éléments encore plus gros que ce que ce récit recèle? Probablement, mais ç’aurait été grotesque. Pourtant, quelques détails de ce scénario qui ne passera pas à l’histoire marquent des points. Certaines scènes plus musclées font de l’effet et l’humour contribue, à quelques reprises, à dédramatiser des situations, bien souvent rocambolesques.

Au moins, dans toute cette aventure qui nous laisse la plupart du temps indifférents, il y a une complicité entre Walker et Diesel qui, sans être géniale, est bonne. Une vraie chance, en fait, car les bolides qui auraient dû avoir droit à un traitement de faveur ont été supplantés dans ce récit par le parcours de Diesel campant un criminel qui ne prend pas des gants blancs pour régler ces affaires. Il a perdu sa petite amie et, dit-il, il n’a plus le goût de se cacher de la police. Et puis, il y a Walker, ce policier entêté qui contourne la loi pour arriver à ses fins. Intéressante tournure sans suffisamment d’ampleur. Bref, ces messieurs prennent un peu trop de place.

Soyons francs : il n’y aurait pas dû y avoir de franchise The Fast and the Furious/Rapides et dangereux. Un long métrage comme celui de 2001 était amplement suffisant sur la planète cinéma. Malgré cela, les cinéphiles en ont décidé autrement, appuyant à coups de millions de dollars américains les élans créatifs qui ont mené à la création de trois suites, incluant celle-ci qui, espérons-le, sera la dernière. Trois, c’était déjà beaucoup. Quatre, c’est assez. Messieurs, appuyez sur le frein avant que le moteur ne s’étouffe complètement ou que votre voiture ne prenne le champ.

Par Yan Lauzon

Vu en version originale anglaise.

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