Le tour du monde en 80 jours Affiche de film

Le tour du monde en 80 jours

Around the World in 80 Days

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Critique

Le roman Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne a déjà donné lieu à un film trop long, décousu et rempli de participations spéciales de vedettes diverses en 1956. 2004 nous amène une nouvelle version toujours trop longue, même avec une heure de moins, et une toute petite poignée d'apparitions de vedettes.

Phileas Fogg est un inventeur excentrique qui aime travailler seul et surtout, hors du contexte rigide imposé par la Royal Academy of Science de Londres. Lors d'une confrontation publique, Lord Kevlin le directeur de l'académie offre un pari singulier à Fogg: s'il effectue le tour du monde en 80 jours, Kevlin cédera sa place. Si Fogg échoue, il doit abandonner toute prétention d'inventeur. Fogg, accompagné par son nouveau domestique Passepartout (qui est en fait un justicier chinois qui veut rendre à son village une statuette de jade), se lance donc dans l'aventure.

Le film, réalisé par Frank Coraci (The Waterboy), est en fait un mélange de Jules Verne et de Jackie Chan. La vedette asiatique fut le géniteur du projet et y imprime sa marque de commerce: la typique histoire de poursuite criminelle et ses combats habilement chorégraphiés. Il en résulte un film décousu, sans rythme, qui passe d'une vignette à une autre sans logique. Les péripéties se limitent en grande partie au plus évident des burlesques et ainsi, Le tour du monde en 80 jours n'amuse que par rares moments. Le film ne semble vivant que lorsque Chan a l'occasion de mettre en scène un combat ou lors de ces transitions animées très 'disneyesques' de Coraci. Le moment fort du film reste probablement un combat où Chan est rejoint par un de ses compères de toujours, dont je vous préserve la surprise. Certaines apparitions de vedettes auraient également pu faire rire si on ne les avait pas toutes révélés des mois d'avance pendant le tournage. Néanmoins si vous n'avez pas suivi le tournage du film, Le tour du monde en 80 jours vous réserve quelques surprises au niveau des personnages secondaires.

Le britannique Steve Coogan s'avère relativement sympathique dans la peau de Fogg, tout comme Cécile de France dans celle de Monique Laroque, l'obligatoire jolie fille (mentionnons cependant qu'une jeune femme figure également dans le roman original). Chan est quant à lui égal à lui-même mais trouve au moins une explication logique pour son perpétuel accent!

Au niveau visuel, le film échoue. Peu importe où l'action se déroule, ça sent le studio à plein nez et aucun décor n'est convainquant. Comme je le disais plus haut, la seule imagination visuelle dont fait preuve le réalisateur Coraci est dans les transitions animées lorsque nos protagonistes changent de région.

Le tour du monde en 80 jours est ultra léger, trop anecdotique pour maintenir une tension quelconque et pas très drôle non plus. Il conviendra peut-être aux très jeunes enfants alors que les parents voudront certainement passer leur tour et aller voir du pays… ailleurs.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise
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