Le terminal Affiche de film

Le terminal

The Terminal

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Critique

Après l'amusant Catch Me if You Can, Steven Spielberg est demeuré en mode léger pour son nouveau film Le terminal, où il renoue avec son copain Tom Hanks. Le résultat final surprend un peu venant de ses deux grosses pointures, mais s'inscrit parfaitement dans le cinéma estival typique et dans le style de leur collaboration précédente.

Basé sur le cas d'un réfugié Iranien forcé de demeurer à l'aéroport Charles de Gaulle depuis 1988 (en passant, le pauvre homme y est toujours), Le terminal raconte l'histoire de Viktor Navorski, un voyageur en direction de New York dont le passeport devient invalide suite à un coup d'état dans son pays pendant qu'il était en vol. Interdit d'entrée aux États-Unis, Viktor se voit forcé de demeurer dans le terminal de l'aéroport JFK pendant qu'on lui trouve un statut légal quelconque et qu'on lui permette de mettre le pied à New York ou de rentrer chez lui. L'attente durera plus longtemps que prévu…

D'un fait divers fascinant en soi (dont on a déjà tiré Tombés du ciel avec Jean Rochefort), Spielberg et les scénaristes Andrew Niccol, Sacha Gervasi et Jeff Nathanson tirent une comédie sympathique mais qui fuit comme la peste la gravité potentielle de la situation réelle. Qui fuit, en fait, toute forme de réalité telle que vous et moi la concevons.

Tom Hanks joue à quelque part entre Forrest Gump, le petit bonhomme de Big et l'être isolé de Cast Away pour nous donner un personnage pas sérieux pour deux sous mais tout de même irrésistible. Voici encore une fois un film qui repose entièrement sur ses capables épaules. Catherine Zeta Jones réussit moins bien, n'arrivant toujours pas à générer la chaleur nécessaire à son personnage. Hanks est mieux entouré par les quelques personnages secondaires incarnés notamment par Stanley Tucci, Diego Luna, Chi McBride et le délicieux Kumar Pallana (The Royal Tenenbaums), qui fait rire à chacune de ses apparitions en tant que Gupta, l'employé d'entretien.

Qui dit Spielberg dit direction photo impeccable de Kaminski, décor fabuleux d'aéroport, sentimentalité à la limite du saccharin et thème tournant autour de l'isolement même au milieu d'une foule humaine. Ces éléments sont tous présents, malheureusement accompagnés d'un scénario plein de trous, faisant souvent fi de la logique et, comme je le mentionnais plus haut, évitant clairement tout semblant de réalisme. C'est une fantaisie pure, à mi-chemin entre Capra, Tati et Spielberg lui-même.

Léger comme l'air et certainement le film le plus drôle de la carrière de Spielberg, Le terminal s'avère un divertissement de première classe (sans vouloir faire de jeu de mots cette fois), ni plus, ni moins. Aussitôt vu, aussitôt oublié mais pendant qu'on le regarde, on s'y perd plus facilement encore que dans un grand aéroport international.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

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