Metallica : une espèce de monstre Affiche de film

Metallica : une espèce de monstre

Metallica: Some Kind of Monster

  • Date de sortie: vendredi 16 juillet 2004
  • Genre: Documentaire

  • Réalisateur: Joe Berlinger
  • Producteur: Joe Berlinger
  • Site officiel: www.somekindofmonster.com
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Critique

Nous sommes au printemps 2001 et le cinéaste documentaire Joe Berlinger vient de se faire limoger pour son premier film de fiction, Blair Witch 2: Book of Shadows. Après deux mois terré chez lui, Berlinger décide de reprendre contact avec le groupe rock Metallica, avec lequel il a déjà travaillé en compagnie de son partenaire Bruce Sinofsky. Et justement, Lars Ulrich lui apprend que le bassiste Jason Newstead s'apprête à quitter le groupe et que Metallic ava entreprendre l'enregistrement de son nouvel album. Le temps serait peut-être venu de tourner un documentaire sur le processus de création de cet album. Et le projet est lancé. Mais voilà, suite au départ de Newstead, l'équipe de gérance de Metallica engage un thérapeute pour aider Lars Ulrich, Kirk Hammett et James Hetfield à traverser cette période de changement. Lorsque les sessions d'enregistrement débutent au Presidio à San Francisco, personne ne se doute encore que le film ne sera pas qu'un documentaire sur l'enregistrement d'un album, mais plutôt le portrait marquant d'un groupe de riches musiciens en pleine crise existentielle.

Metallica: Some Kind of Monster est très intime, à la limite de l'inconfort parfois. Jamais document rock ne nous aura laissé entrer de façon aussi crue dans le quotidien réel d'un groupe rock de la stature de Metallica. Le spectateur a l'impression d'être témoin privilégié de choses qu'on ne devrait pas voir, comme ces sessions de thérapies où les membres du groupes réapprennent à communiquer ensemble. D'un côté, la vue de ces icônes d'un rock pur, dur et macho qui tentent maladroitement d'exprimer ce qu'ils ressentent fait presque rire par son caractère incongru. D'un autre côté, il humanise les musiciens, Hetfield en particulier, puisqu'il est celui qui s'expose le plus ouvertement.

En même temps, on se demande à quel point la présence des caméras a influencé les rapports des intervenants, que ce soit de façon positive ou négative. Par exemple, on ressent une certaine retenue émotive lors d'une confrontation entre Ulrich et Dave Mustaine, membre de Metallica de la première heure mis à la porte au moment même où le groupe devenait populaire au début des années 80. On peut aussi se questionner sur les motifs du groupe d'avoir dévoilé ces conflits et expériences au grand jour.

Les fans de Metallica apprécieront un peu plus le film que ceux qui ne les connaissent ou aiment pas, mais il est absolument à la portée de tous. Comme le dit lui-même Ulrich, ce n'est pas tant un film sur Metallica qu'un film sur les relations. On pourrait ajouter un film sur le processus de création, particulièrement la tension qui peut tout autant engendrer cette création que mener à la perte d'un groupe. On quitte le film avec une perception un peu plus favorable de Metallica, une meilleure idée des hommes derrières les images de rockers et un certain malin plaisir à se dire que même (ou plutôt particulièrement?) des musiciens millionnaires peuvent agir comme des enfants gâtés à l'ego monstrueux.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise sous-titrée en français.

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