Les robots Affiche de film

Les robots

I, Robot

  • Date de sortie: vendredi 23 juillet 2004
  • Genre: Conte, sci-fi

  • Réalisateur: Alex Proyas
  • Producteur: Lawrence Mark, John A. Davis, Topher Dow
  • Site officiel: www.irobotnow.com
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Critique

En 1972, Fox lançait le film La conquête de la planète des singes, racontant comment les singes, utilisés par les humains comme esclaves, finissaient par se rebeller pour finalement remplacer les humains comme race conquérante. Dans ce quatrième film de la série, on cachait au monde l'existence d'un singe unique, hyper intelligent qui allait mener la rébellion. 32 ans plus tard le même studio nous ressert essentiellement la même histoire mais en remplaçant les singes par des robots.

Le film tire son titre d'une œuvre majeure, colossalement historique d'Isaac Asimov. Dans son recueil de neuf nouvelles, Asimov établissait les balises qui allaient régir la robotique, tant dans la science-fiction que dans le monde réel, à partir de ce moment-là: les trois lois de la robotique.

1) Un robot ne doit pas causer de tort à un humain ou, restant passif, laisser un humain subir un dommage.

2) Un robot doit obéir aux ordres d’un humain, sauf si l’ordre donné peut conduire à enfreindre la première loi.

3) Un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu'une telle protection n'est pas en contradiction avec la première et/ou la deuxième loi.

Il y a quelques années, alors que j'oeuvrais sur un autre site québécois consacré au cinéma, j'avais critiqué le film A.I. de Spielberg, entre autres parce qu'il ignorait ces lois, qui font figure de dictum dans la science-fiction. À la défense du film I, Robot, écrit par le surestimé Akiva Goldsman (Batman & Robin), ce dernier intègre bien ces trois lois dans l'intrigue, le film met également en scène le docteur Susan Calvin, 'robo-psychologue' qui figure dans chacune des histoires du livre d'Asimov. Mais elle n'en est pas la vedette. Too bad.

I, Robot débute avec le suicide apparent d'un scientifique spécialisé en robotique, suicide auquel le policier Spooner ne croit pas. Il demeure convaincu qu'un robot a transgressé la première loi et fera tout en son pouvoir pour le prouver, au risque d'aliéner ceux qui pourraient l'aider dans sa tâche. Il découvrira plutôt une conspiration aux proportions énormes.

Malheureusement, le scénario du film prend pour héros un de ces policiers typiquement hollywoodiens joué par Will Smith. Vous savez le type: suspicieux de tout et tous, une blague n'attend pas l'autre, il déteste les gens au pouvoir, il perdra son badge au moins une fois dans le film, etc. On tente bien d'ajouter ici et là un peu de dimension au personnage mais malheureusement l'interprétation de Smith, qui se place constamment au-dessus de tous, agace. De plus, le caractère raciste de son personnage agresse, même si l'idée de faire jouer un raciste par un acteur de race noire est intéressante. C'est d'ailleurs le problème principal du film: pour chaque élément original, deux clichés viennent briser l'invention relative du film. C'est aussi vrai pour les personnages que pour l'intrigue elle-même. Puisque le personnage de Smith agace, il ne nous reste qu'un robot avec lequel sympathiser et ce dernier n'est pas tout à fait assez humain pour qu'on s'y attache vraiment.

Alex Proyas, qui nous a déjà donné The Crow et Dark City, est un réalisateur imaginatif au niveau visuel. Son film n'est donc pas dénué de bonbon pour les yeux. Beaucoup d'effets spéciaux sont spectaculaires et feront plaisir aux amateurs. Reste que ce qui aurait pu être un excellent film de science-fiction adulte, avec des choses à dire, ne devient ultimement qu'un autre film d'été faisant beaucoup de bruit pour ne pas dire grand-chose.

par Nicolas Lacroix
vu en version originale anglaise

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